dimanche , 5 mai 2024
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Marc Ravalomanana a cédé mais n’a pas tout perdu. Il s’est déclaré satisfait du résultat des négociations à Addis Abeba où sa mouvance était partie de presque rien, si l’on se réfère à l’épisode du 06 octobre à Antananarivo. Une entrée remarquée à la tête de l’exécutif, des sénateurs et députés réhabilités à siéger dans les organes législatifs de la transition, une présence au sein du gouvernement… l’ancien régime retrouve des couleurs.

Mouvance Ravalomanana : le retour au premier plan après Addis Abeba

Pas de triomphalisme ni de désespoir, l’attitude affichée par la mouvance Ravalomanana est plutôt optimiste à l’issue des négociations d’Addis Abeba. Evincés de l’exécutif et opposés à ce que Andry Rajoelina dirige seul le régime de transition, les tenants de l’ancien régime et les légalistes sont remis en selle pour faire bonne figure sur l’échiquier politique. « Nous avons obtenu la co-présidence de la transition, nous ne sommes pas vaincus mais avons observé le silence » a déclaré Marc Ravalomanana à ses partisans.

« Nous remercions Dieu car un accord a été trouvé à Addis Abeba, le peuple malgache peut retrouver la sérénité et revenir à ses occupations quotidiennes », a lancé le président évincé. Marc Ravalomanana fait référence à un proverbe malagasy pour dire que c’était une bataille en famille et qu’il n’y a pas de vainqueurs à acclamer ni de vaincus à huer. « Nous sommes tous des malgaches, il faut tout faire pour que l’on se réconcilie ». Il a remercié les militants qui ont accompli leur devoir et ont fait preuve de patriotisme.

Marc Ravalomananana et sa mouvance reviennent de loin. Le fameux communiqué du Groupe international de contact, le 06 octobre 2009, et la conférence de presse du consultant de l’Union Africaine Ablassé Ouedraogo devaient sonner le glas pour la délégation dirigée par Fetison Andrianirina. Le président Ravalomanana a réussi à redresser la barre à Addis Abeba. Dès son arrivée dans la capitale éthiopienne, il a vivement réprimandé Ablassé Ouedraogo à qui il a reproché d’avoir usurpé un pouvoir de décision dans le cadre d’une mission de développement.

Le président évincé a exigé que la rencontre se déroule au siège de l’Union Africaine, que les consultations soient sous la direction de Joaquim Chissano, le représentant de la SADC et non moins chef de l’équipe conjointe de médiation. « L’on doit suivre les procédures, les prègles et les principes », avait insisté Marc Ravalomanana. Il s’est étonné que la mouvance Andry Rajoelina ait pris pour de l’argent comptant ce qui a été dit dans le communiqué de la mission d’évaluation.

En tout cas, le président Ravalomanana a tout fait pour démonter la décision du 06 octobre. Pour préparer le terrain à Addis Abeba, il a écrit au président de l’Union Africaine et à monsieur Jean Ping et au président de la SADC. A l’issue des négociations, l’optimisme est de mise dans la mouvance Ravalomanana car le pouvoir de Andry Rajoelina a considérablement diminué, étant contrôlé par les deux co-présidents qui contresignent les décisions prises en conseil de ministres.

« On est venu à Addis Abeba dans le but de trouver une solution à la crise », a martelé Marc Ravalomanana. Il a réussi en partie son pari de regagner une partie du pouvoir de manière pacifique. Ne prenant pas part à la gestion de la transition, le retour au pays du président évincé est réclamé par ses partisans.