samedi , 18 mai 2024
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Intervenant en direct par téléphone sur la « place de la légalité » au Magro Ankorondrano, Marc Ravalomanana motive ses partisans à continuer la lutte. L’organisation unilatérale d’une élection tentée par la HATAndry Rajoelina est sûre de ne pas être reconnue sur le plan international, dit-il. La mouvance Madagasikara attend à ce que les effets des sanctions internationales fassent revenir la HAT à la charte signée à Maputo.

Mouvance Ravalomanana : pas de chance de reconnaissance pour la HAT

La mouvance Ravalomanana, réconciliée avec les mouvances Ratsiraka et Zafy, fait front pour empêcher la HAT de gagner la reconnaissance internationale en organisant une élection de manière unilatérale. Les meetings au Magro entretiennent la flamme des militants en attendant un nouveau tournant de la situation politique, le 16 mars 2010. D’ici la proclamation des sanctions internationales qui devraient faire plier la HAT, « n’ayez crainte », la phrase préférée de Marc Ravalomanana réchauffe les cœurs de ses partisans. « La communauté internationale ne va jamais reconnaître les élections tant que l’on ne revient pas à la charte de Maputo », lance le président évincé.

Marc Ravalomanana prédit une impasse au plan de la HAT. « S’ils insistent à organiser ce scrutin, personne ne va l’accepter », affirme-t-il. Le président en exil alerte l’opinion sur l’importance des aides internationales que les autorités de fait tentent de minimiser. « Les 80% du budget investi pour le développement du pays proviennent de l’extérieur, que ce soit de la Banque mondiale, de la BAD ou des pays partenaires », rappelle-t-il.  La stratégie de la mouvance Ravalomanana se limite pour le moment à attendre le verdict du Groupe international de contact, espérant un retour forcé de la HAT à la charte de transition consensuelle et inclusive signée par les quatre chefs de file de mouvance à Maputo.

A Antananarivo, les militants TIM ou autres légalistes retrouvent un second souffle depuis l’ultimatum du GIC contre l’autorité de fait. « La HAT s’entête à garder sa position alors qu’elle continue à demander la reconnaissance internationale », souligne Jean Louis Rakotoamboa. Le SG du parti Teza ne croit pas à la possibilité d’une sortie de crise par le biais d’un scrutin organisé de manière unilatérale. La mouvance Ravalomanana se mobilise dans les fokontany pour sensibiliser les électeurs à boycotter ce scrutin. Des comités pour l’application de la charte de Maputo est en train de se former dans les quartiers.

L’ancien député TIM Hery Raharisaina, lui, critique la « stratégie militaire » de la HAT. « L’armée me fait rire puisque les officiers supérieurs avaient dit refuser de prendre le pouvoir. Aujourd’hui, ils le prennent, il faut se demander pourquoi », s’interroge-t-il. Il fustige la présence des généraux dans un gouvernement dirigé par un colonel. « Autant de militaires dans le gouvernement, il y aurait un but caché, il faut que les citoyens soient vigilants », avertit Hery Raharisaina.

Les leaders de la mouvance  Ravalomanana ne croient pas au succès diplomatique du nouveau ministre des Affaires Etrangères de la HAT. « Le Vice-Amiral Hyppolite Ramaroson avait fait partie de la délégation de Andry Rajoelina lors des déplacements à l’étranger, on ne voit pas comment il va réussir ce qu’il a déjà entrepris sans succès ». L’officier de la marine est chargé de témoigner de la légalité du coup d’Etat militaro-civil du 17 mars 2009 et de faire accepter une élection sans passer par la mise en place des institutions de la tansition dont le gouvernement d’union nationale.