jeudi , 2 mai 2024
enfrit
A mesure que les préparatifs en vue des élections législatives avancent, l'opposition durcit le ton. Elle fait monter les enchères. Et continue, contre vents et marées, à prôner le boycott dans le but de placer le nouveau pouvoir dans une mauvaise posture.

Opposition politique : un objectif clair

L’objectif de l’opposition, en voulant boycotter les législatives anticipées, apparaît de plus en plus clair, d’autant qu’elle continue à faire monter les enchères. La situation politique de la Grande Ile, aujourd’hui, est vue d’un mauvais ½il par les principales formations politiques de l’opposition et leurs compagnons de route qui, depuis plusieurs semaines, agissaient incognito. Car, à ces formations politiques connues de tous ? le parti AREMA de l’ancien président Ratsiraka, et les hommes de l’autre ancien président Albert Zafy ? se sont ralliés, au cours de la semaine dernière, des candidats pseudo-indépendants qui, pourtant, avaient déjà prévu de participer aux législatives du 15 décembre.


Au nombre de 58 selon l’explication de l’un d’entre eux, ces candidats « indépendants » se déclarent, eux aussi, outrés par la manière dont se prépare les élections, et le contexte dans lequel elles doivent se tenir. A l’instar de l’opposition classique, les candidats indépendants évoquent la poursuite des arrestations et les « imperfections » des préparatifs du scrutin. Ils parlent naturellement, dans le même temps, de la nécessité d’un report des élections législatives anticipées.


Le but de ces différentes man½uvres consiste à placer, d’une façon ou d’une autre, les nouvelles autorités politiques du pays, dans une situation indélicate. L’organisation des législatives avant fin 2002 à Madagascar en effet, on le sait, est un engagement international, bien qu’officiellement il n’y ait pas eu de signature lors de la dernière rencontre de Dakar entre Marc Ravalomanana, l’actuel président de la République, et son prédécesseur, Didier Ratsiraka. La communauté internationale, elle, a promis une aide, fût-elle limitée, pour l’organisation des élections. Aller à l’encontre de cet engagement, pour le nouveau pouvoir, correspond à de nombreux risques d’incommodité vis-à-vis des partenaires de Madagascar. Sauf que, comme par hasard, c’est dans cette voie que l’opposition politique, quelque soit sa forme, pousse le gouvernement et le président Ravalomanana.


A ces réactions en chaîne dans le camp des opposants, les partis politiques proches du nouveau pouvoir ont choisi de répondre par le silence. Mais sans doute pas pour longtemps, car dans cinq jours débutera officiellement la campagne électorale dans le cadre des législatives du 15 décembre. Et toutes les allégations sur la non-participation de l’opposition aux législatives du 15 décembre risquent, dans les prochains jours, d’être contredits par la publication par la Haute Cour Constitutionnelle de la liste des candidats aux prochaines élections. Car ceux qui avaient, urbi et orbi, l’intention de s’ériger en chantres du boycott figureront bel et bien dans la liste des candidats.