dimanche , 28 avril 2024
enfrit
Le général Marcel Ranjeva, ancien ministre des forces armées, tient parole et prend acte de l'investiture de Ravalomanana , il effectue la passation de service, au nom de la légalité.

Passation au ministère de la défense

Sans hésitation, le ministre démissionnaire des forces armées du gouvernement Ratsiraka, le général Marcel Ranjeva, a
effectué la passation de service. Son homologue, le général Mamizara, l’a accueilli à son bureau ce 8 mai. Il a tenu parole.
Quand il a démissionné de son poste, plusieurs semaines auparavant, le général Ranjeva a clairement spécifié qu’il
n’effectuera la passation de service qu’à un ministre d’un gouvernement légal et légitime. Le débat sur la légitimité et la
légalité ayant pris fin à l’issue de l’investiture de Ravalomanana, le 6 mai, en tant que président de la République, la
passation pouvait avoir lieu, sans anicroches.
 » Cela va changer beaucoup de choses au sein des forces armées  » a souligné un officier général proche de
Ravalomanana. Si la question du commandement militaire était auparavant à l’avantage du camp Ratsiraka, toujours au
nom de la légalité, la situation est actuellement en passe d’être renversée. Depuis la proclamation officielle des résultats
de la présidentielle, en effet, les chefs militaires qui ont soutenu le président sortant Didier Ratsiraka au nom de la légalité
adoptaient un profil bas. Dernièrement, les généraux Mounibou, Chef de l’état-major général de l’armée, Rakotosolofo,
Chef de l’état-major des forces d’intervention de l’armée, et Ramandazafy, Commandant de la région militaire N°1 ont,
selon une source militaire, effectué des demandes d’être relevés de leur poste. Les demandes ont été adressées au
gouvernement Ratsiraka, peu avant l’investiture de Marc Ravalomanana. Sans doutes, les généraux  » légalistes  » ne
voulaient point avoir affaire au nouveau président. Pour l’heure, la réponse du gouvernement Ratsiraka à ces demandes
n’est pas connue.  » Mounibou est déjà en train de ranger ses affaires, il va plier bagages  » nous affirme pourtant une
autre source militaire. Le chef de l’état-major général de l’armée nommé par Ravalomanana, censé le remplacer, le
général Andrianome, préfère malgré cela rester à l’écart des événements.  » Un nouveau gouvernement devrait être
nommé  » souligne-t-il.  » Une nouvelle rencontre à Dakar est encore possible  » poursuit cet officier général. Et de
conclure que  » c’est mieux d’attendre l’évolution de la situation « .

Mais malgré l’accalmie, les chefs militaires nommés sous la présidence de Didier Ratsiraka sont déjà montrés du doigt. « Si
des militaires sont placés au niveau des barrages antiéconomiques, les chefs hiérarchiques en sont entièrement
responsables  » précisent des officiers qui ont rallié le camp Ravalomanana. Car, selon eux,  » l’ordre émane des chefs
hiérarchiques, les gouverneurs ne font que la réquisition « . S’agissant justement de ces militaires devenus des
racketteurs au niveau des barrages routiers qui asphyxient économiquement la Grande Ile, le nouveau ministre, Jules
Mamizara, a annoncé qu’ils seront incessamment rappelés aux casernes. S’ils refusent, ils seront considérés comme des
rebelles selon le ministre.