dimanche , 5 mai 2024
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Quand est-ce que cela va se réaliser. Le célèbre groupe Mahaleo avait posé la question dans sa chanson « Bemolanga ». L’OMNIS vient de confirmer la réponse. Les premières exportations de pétroles dans ce gîte d’huile lourd et de bitume sont attendues en 2019. En août 2010, la compagnie TOTAL va décider, c’est probablement le cas, de continuer son exploration dans cette pleine de la région Melaky.

Pétrole à Bemolanga : exploration réussie, spéculations totales

Le projet d’exploration dans le périmètre pétrolier de Bemolanga est l’un des plus avancés à Madagascar. La compagnie française TOTAL est en passe de prendre une décision définitive après les premiers résultats plus qu’encourageants. « Le contrat a été signé en 2008 pour une durée de deux ans », rapporte le DG de l’OMNIS (Office des mines nationales et des industries stratégiques). La découverte sera officialisée en août 2010 par le lancement de la phase pilote.

« Ils ont installé 130 forages d’une profondeur de 100 à 200 m », explique le DG de l’OMNIS, Valérien Lalaharisaina. « C’est pour déterminer la quantité de bitume présente et évaluer la réserve de pétrole sur le site », continue-t-il. Les frais d’exploration sont à la charge du contractant avec l’Etat malgache. Ainsi, TOTAL a déjà investi 130 millions de dollars. Si la compagnie française décide de continuer l’exploration et entrer dans la phase pilote, simulant une exploitation à grande échelle, l’investissement va monter à 160 millions de dollars.

Les explorations sur ce site ont commencé en… 1923. En 2010, les perspectives sont nettement meilleures. Après une exploration plus avancée, une production de 180 000 barils par jour serait possible. Cette énorme capacité s’explique aussi par l’évolution de la technologie de l’extraction du pétrole. La réserve sur le périmètre pétrolier de Bemolanga est réputée être la plus importante au monde dans la catégorie huile lourd ! L’exploitation pourrait durer 30 ans.

La phase de production du périmètre pétrolier de Bemolanaga est prévue débuter en 2019. Auparavant, l’installation des infrastructures d’industrie pétrolière va s’étaler sur cinq longues années. Le timing est idéal vu que la pression sur les réserves dans les pays exportateurs actuels va augmenter. On s’attend à de nouvelles flambées de prix. Le projet Bemolanga serait rentable si le prix du baril reste supérieur à 80 dollars.

Spéculation politique

Les spéculations sur le pétrole malgache vont bon train. L’entrée en scène du groupe TOTAL est un signal fort. « Ecartée » au départ, la multinationale française a racheté 60% des actions de Madagascar Oil en 2008 pour s’accaparer du contrat sur le plus promoteur des sites pétroliers de la Grande ile. Elle prévoit d’injecter dans cette entreprise à fort potentiel la bagatelle de 7 milliards de dollars.

Cette arrivée imprévue de TOTAL aurait mis les dirigeants de l’ancien régime sur la défensive. Un grand groupe malgache aurait alors tenté d’entrer dans le projet Bemolanga, une tentative que TOTAL a naturellement refusé. A un certain moment, le président Marc Ravalomanana avait mis la pression sur les compagnies pétrolières en menaçant de nationaliser la distribution si les acteurs continuent à faire une entente sur les prix et sur la hausse de ce dernier.

Cette menace avait été interprétée comme une réplique à TOTAL. Le président évincé a plus tard accusé des « français » pour être les commanditaires du coup d’Etat contre lui et a précisé que le motif était la convoitise sur les richesses pétrolières de Madagascar. Bien que Marc Ravalomanana n’ait pas cité de qui il s’agit, c’est totalement clair ! La question du partage du bénéfice pétrolier à Bemolanga reste encore floue. L’Etat malgache représenté par l’OMNIS dans les contrats pétroliers devrait bénéficier de 40 à 70 %. A côté de cela, les redevances et les taxes ne sont que des petits suppléments.