samedi , 4 mai 2024
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L’armée a demandé à la HAT et au gouvernement une transparence sur les ressources dont l’Etat dispose. Pourtant, le ministre des Finances et du Budget a présenté un bilan du premier trimestre 2010. La présentation a été faite devant le secteur privé. Le but était de démontrer que l’Etat est loin d’être en faillite et n’est pas complètement abandonné par les bailleurs de fonds.

Politique d’austérité : utilisation prudente des recettes durant le 1er trimestre 2010

La transition fait recette. Malgré la crise économique et politique, l’Etat se fait assez d’argent pour survivre et rester autonome. Les résultats du premier trimestre 2010 en disent long. Pour ce qui est des recettes fiscales, le ministère des Finances et du Budget (MFB) a tablé sur une prévision de 223,4 milliards d’ariary. Le taux de réalisation est de 97,7%, soit 228,1 milliards d’ariary. Le niveau de performance a frôlé la perfection en recettes douanières. Sur la prévision de 197,6 milliards d’ariary, 98,3% ont été réalisés. Les taxes douanières ont rapporté à l’Etat 194,3 milliards d’ariary durant les trois premiers mois de l’année.

L’Etat dispose aussi d’autres recettes non fiscales qui ne rapportent pas beaucoup. Sur une prévision de 7,6 milliards d’ariary, 6,2 milliards d’ariary ont été perçus, soit un taux de réalisation de 81,5%. Le montant des dons espéré rappelle la situation d’isolement de Madagascar vis-à-vis de ses partenaires et bailleurs de fonds. Le MFB attendait 4,2 milliards d’ariary. Le souhait s’est réalisé à 85,7%, soit 3,6 milliards d’ariary de dons versés dans la caisse de l’Etat. Au total, les recettes fiscales et non fiscales, ajoutées aux dons ont permis de récolter 432,2 milliards d’ariary. Les objectifs ont été raisonnables puisque le taux de réalisation dépasse les 95%.

La société civile a demandé de la transparence sur les dépenses de l’Etat et les avoirs des dirigeants de la transition dont certains exhibent des signes extérieurs de richesse. Le résultat du premier trimestre 2010 va toutefois dans le sens de la politique d’austérité annoncée par la HAT. Dès la publication de la loi des finances, il a été annoncé que seulement 10% du budget doivent être débloqués par les différents départements durant le premier trimestre. Cela s’est vérifié par les chiffres : avec une prévision de recette de l’ordre de 450 milliards d’ariary, les dépenses ne devaient dépasser les 225 milliards d’ariary. Au final, seulement 160 milliards d’ariary ont été utilisés.

Les dirigeants n’ont peut-être pas diminué leur train de vie mais l’Etat l’a fait. Le budget de fonctionnement constitue le plus gros postes de dépenses. Une économie importante de l’ordre de 54% a été réalisée sur la prévision initiale de 139,4 milliards d’ariary. Le ministre des Finances se félicite des paiements des dettes de l’Etat. En tout cas, les prévisions n’ont pas été atteintes. Il s’agirat plutôt d’une contre-performance qu’une économie.  L’intérêt de la dette extérieure à payer au premier trimestre a été estimé à 12,7 milliards d’ariary. L’Etat a payé 7,4 milliards d’ariary. Pour ce qui est des dettes intérieures, 22,3 milliards d’ariary ont été décaissés, soit 84,5% par rapport à la prévision initiale.

Signe du ralentissement économique, l’investissement intérieur durant les trois premiers mois est dérisoire. Seulement 21,5 milliards d’ariary ont été décaissés, soit 45,5% de la prévision.  Le ministère des Finances affirme que l’investissement public a été plus important que cela grâce aux financements extérieurs. Malgré le gel des aides budgétaires, quelques projets de développement sont en cours, à l’instar du financement du 9ème FED. D’autres bailleurs de fonds comme la BAD ou la Banque mondiale n’ont pas fermé tous leurs projets. A part cela, la réserve de devises au niveau de la Banque centrale est estimée à 800 millions de dollars. La situation n’est donc pas catastrophique, le MFB démentant toute hypothèse de crise macroéconomique.