dimanche , 5 mai 2024
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Le premier face-à-face entre les anciens présidents et l’actuel chef autoproclamé de la transition s’est passé dans une plutôt atmosphère glaciale. L’ambiance s’est légèrement détendue lors de traditionnelle « photo de famille ». Il fallait se serrer la main pour la postérité.

Premières poignées de main à Maputo, la glace a été brisée

Les retrouvailles entre le président Ravalomanana et celui qui l’a renversé n’a pas été amicale mais restait dans la limite de la bienséance. Arrivés les premiers au centre de conférence international Joaquim Chissano, les deux personnalités se sont salués de loin, gardant leur distance. L’ambiance a été moins tendue quand les présidents Ratsiraka et Ravalomanana se sont serré la main. Par contre, Albert Zafy n’a salué aucun des trois chefs de mouvances.

Ce premier contact visuel ou physique entre les protagonistes des négociations politiques a sollicité la curiosité des personnes présentes. Il fallait attendre la séance photo pour que tous se plient à l’épreuve des poignées de main même si c’est encore  à contrecœur. Les médiateurs ont marqué un point.

Dès le début de la négociation, la tension a été palpable entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Le premier a partagé sa volonté et sa disponibilité de collaborer avec toutes les mouvances, rappelant qu’il est le président élu de Madagascar. Un statut que le jeune chef de la transition a contesté. Andry Rajoelina a insisté sur le fait que son autorité est déjà établie de manière légale avançant que la réalité dans le pays ne fait plus de Ravalomanana le président.

Zafy Albert est intervenu pour arbitrer le débat. Il a demandé au GIC que des discussions aient lieu à huit clos entre les quatre chefs de mouvance. Andry Rajoelina a été le premier à communiquer aux journalistes. Il a reconnu qu’il y a des divergences d’idées. Par voie de presse. Le jeune chef de la transition a assuré que les résolutions de la crise doit répondre aux aspirations du peuple.

Didier Ratsiraka est venu à Maputo accompagné de sa fille Annick. Il a rencontré en privé son ancien rival, voire ennemie, Albert Zafy. Les deux personnalités ont fait l’accolade d’usage. L’Amiral s’est montré confiant quant à l’issue des négociations et cela méritait bien selon lui un long voyage de 13 heures en avion.  Marc Ravalomanana, qui est actuellement basé en Afrique du sud, a par contre relié Maputo en voiture. Il est accompagné de sa femme Lalao Ravalomanana.

Contrairement à ce qui a été annoncé, les négociations ne seront pas sans limites dans le temps. Les protagonistes de la crise politique malgache ont jusqu’à samedi 08 août pour trouver une entente. La signature d’une convention de base est attendue. Celle-ci déterminera la répartition des rôles durant la transition et les modalités des prochaines échéances électorales, en particulier la présidentielle. La question de la réconciliation nationale est tout aussi capitale. De celle-ci dépendra la future loi d’amnistie pour tourner la page de deux décennies de tourmentes politiques. Pour trois jours encore, Maputo sera la capitale de… Madagascar.