lundi , 29 avril 2024
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Le ministère de la Justice de la HAT a trouvé un moyen imparable pour condamner les prisonniers politiques censés recouvrer leur liberté suite à l’accord politique de Maputo. Une lettre d’engagement à ne pas faire ce qui est qualifié de délit politique a été proposée aux technocrates de la mouvance Ravalomanana dont les accusations ont toujours fait débat.

Prisonniers politiques : d’inacceptables engagements

La ministre de la justice de la HAT ne desserre pas tant l’étau sur les prisonniers politiques. « Il s’agit de libération mais aucunement l’arrêt de la procédure judiciaire », tance Christine Razanamahasoa. Elle explique le délai entre l’annonce des accords de Maputo et la sortie des prisonniers politiques par la nécessité de se plier à des formalités et à des procédures. « Ce n’est pas un accord international qui stipulerait que la libération devrait être immédiate », explique-t-elle.

La ministre de la Justice relativise la sortie des détenus de la mouvance Ravalomanana sans que ceux-ci aient accepté de signer des engagements à se tenir loin de la politique. « On a dit que ces engagements sont trop circonstancés, de toute manière, ils sont déjà inclus dans l’essentiel qui est le respect des accords de Maputo », nuance-t-elle.

Les Raharinaivo Andrianatoandro, Henri Razakariasa, Mejamirado Razafimihary et Henri Rabesahala sont sortis de prison, samedi. Un étrange bon de sortie leur a été exigé. A ces grands noms du régime Ravalomanana, il a été demandé de signer une lettre d’engagement selon laquelle ils ne vont pas commettre aucune action visant à déstabiliser le régime de transition y compris les manifestations politiques.

Les concernés n’ont accepté de signer que le premier engagement politique proposé par le procureur de la république qui consiste «  à respecter les termes de la Charte de Maputo ». Les technocrates TIM ont refusé de renoncer à leurs droits civiques, ne s’étant pas engagés «  à ne pas organiser ni assister à des réunions pouvant aggraver la tension politique et à ne pas organiser ni assister à des réunions pouvant gêner l’ordre public ». En clair, il leur serait interdit de faire des activités politiques, encore moins prendre par à des manifestations.

Pour celui qui a été arrêté en tant que premier ministre des légalistes nommé par le président Ravalomanana, les deuxièmes et troisièmes engagements sont tout aussi inacceptables. La libération de Manandafy Rakotonirina est devenue comme une condition sine qua none à la participation de la mouvance Ravalomanana à la deuxième rencontre de Maputo.

Ihanta Randriamandranto, la leader des femmes légalistes, a recouvré la liberté sans s’être engagée à mettre en parenthèse sa lutte politique. Les quatre parlementaires TIM de la région Vakinankaratra devraient bientôt suivre son pas.

Selon la ministre de la Justice de la HAT, les prisonniers politiques ne seront sortis d’affaire que lorsque la loi de l’amnistie est votée par le congrès de la transition. Elle insiste sur le fait que la justice pourrait refuser l’amnistie à certains accusés qui ne peuvent pas en bénéficier en raison de la nature de leurs forfaits ou crime. La HAT accorde donc une liberté qui semble provisoire à ses adversaires politiques. L’indépendance de la justice n’a jamais été aussi compromise.