dimanche , 28 avril 2024
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L'arrestation d'hommes politiques qui s'opposent à la Haute Autorité de la Transition est redevenue de plus en plus fréquente. Les interpellations sont inévitables, tant les prises de position sont divergentes, mais la manière d'y procéder est aussi source de véritables polémiques.

Quand les brutalités policières ternissent l’image de tout un régime

La situation politique est loin d’un réel apaisement. Les opposants sont la cible de différentes sortes d’accusation judiciaire. Très récemment, ce fut Ambroise Ravonison, partisan notoire du président déchu Marc Ravalomanana, qui a fait l’objet d’une arrestation spectaculaire.

Ce fut en effet dans une ambiance digne des films burlesques que Ravonison et deux autres politiciens proches de l’ex-président Albert Zafy avaient été arrêtés. Ils ont été blessés par les militaires venus les interpeller. 

La radio Fréquence Plus, théâtre de cette scène violente, a également subi des dégâts importants. Des matériels ont été saccagés et trois employés tabassés. Sans motifs clairs.

Le colonel Richard Ravalomanana, farouche défenseur de la HAT, estime qu’il y a sans doute eu résistance ou refus de coopérer de la part des personnes tabassées. Cela n’a pu empêcher une condamnation unanime des politiciens et des associations des professionnels des médias. Un chroniqueur sur une station de radio proche de la Haute Autorité de la Transition a affirmé que ce genre de méthode ternit l’image de tout un régime, avec à sa tête Andry Rajoelina. Des médias privés qui n’épousent pas nécessairement la cause de l’opposition parlent d’un acte digne de la « gestapo », la police d’Etat nazi sous Hitler. Certains journalistes y voient une forme de « terrorisme d’Etat ».