mardi , 30 avril 2024
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Le premier ministre de la transition a affiché un optimiste très volontaire à propos de l’issue du dialogue politique entre la HAT et l’Union Européenne. Monja Roindefo estime que le régime Rajoelina doit effectivement revoir sa copie sans remettre en cause son existence. Il s’agirait d’inclure les autres mouvances dans les rangs, sans tout renégocier.

Que du positif à Bruxelles : Monja Roindefo joue sur les mots

Décriées par les légalistes et autres anti-HAT, les autorités de la transition arrondissent les angles sur l’échec de sa tentative de persuasion de la Commission Européenne pour reconnaître le régime mise en place en mars dernier après un long processus de coup d’Etat. Le premier ministre Roindefo affirme que le voyage de Andry Rajoelina et de sa délégation n’a pas été négatif.

La raison ne manque pas de surprendre : « l’UE est consciente que le contexte politique à Madagascar est difficile ». Monja Roindefo d’ajouter que la Commission a envoyé un message d’encouragement à la délégation malgache. Celle-ci « souhaite accompagner Madagascar » dans la résolution de la crise politique.

Le chef du gouvernement de transition ne semble pas plus préoccupé que cela par l’insatisfaction de l’UE à propos de la feuille de route. « S’ils ne sont pas satisfaits, nous allons l’améliorer », dit-il. Pas question pour autant de répondre aux attentes de la communauté internationale pour ce qui est du retour à l’ordre constitutionnel. La HAT va améliorer sa proposition unilatérale.

« C’est nous, malgaches, que l’on doit d’abord prendre en compte et voir qu’est-ce qui nous satisfait, après on verra leurs attentes », insiste Monja Roindefo. Il joue sur la sémantique pour faire passer la feuille de route de la HAT. Explication terminologique : le mot inclusive pour qualifier une transition ne remet pas en cause la structure déjà en place qu’est la HAT, il s’agit, d’inclure les autres mouvances dans la HAT ou dans une autre institution pouvant être le congrès de la transition.

Pour le mot « consensuel », Monja Roindefo dit que cela concerne le processus d’inclusion. La HAT est donc prête à consulter les autres mouvances sur les modalités de leur entrée dans la moule de la transition de fait dirigé Rajoelina. En clair, ce n’est pas une reconstruction mais une ouverture motivée par le besoin de reconnaissance de la communauté internationale.

Dans cet esprit, il n’y a point de retour à l’ordre constitutionnel même si la feuille de route de la HAT est améliorée. Cette position sans concession est un grand pas en arrière par rapport au point où la médiation du Groupe international a été suspendue.

L’ouverture proposée jusque-là par la HAT ne vise qu’à lui donner une majorité institutionnelle et une légitimité. Des petits portefeuilles dans le gouvernement, comme les ministères des Sports ou de l’Agriculture, cinq sièges pour le TIM à la HAT pour s’opposer aux 44 pro-TGV, un tiers des sièges du futur congrès de la transition proposés aux autres mouvances… bref, des concessions qui valorisent la HAT et affaiblissent ses adversaires.