samedi , 18 mai 2024
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La présence de l’ancien président du Sénat Rajemison Rakotomaharo à chaque grande réunion organisée par la Haute Autorité de la Transition dérange ses anciens compères du parti TIM. Les dirigeants de la Transition essaient au maximum d’en tirer profit.

Rajemison Rakotomaharo : une ouverture d’esprit au service de la HAT

L’esprit d’ouverture de l’ancien bras-droit de Marc Ravalomanana est aujourd’hui entièrement mis à profit par la Haute Autorité de la Transition pour donner un semblant d’envergure nationale aux rencontres qu’elle initie. A commencer par les assises nationales qui, à vrai dire, n’avaient rien de nationale, car au moins deux formations politiques majeures n’y participaient pas. De même, Rajemison a été rappelé de la Suisse, la semaine dernière, pour participer aux récentes conférences régionales encore boycottées par la mouvance Marc Ravalomanana et celle de l’ancien président Albert Zafy.

Certains de ses anciens collaborateurs ont un peu oublié que Rajemison Rakotomaharo est toujours l’ambassadeur de Madagascar en Suisse. Cette responsabilité l’oblige d’une certaine manière à accepter de coopérer avec les dirigeants de facto de la Grande Ile. Pour sa magnanimité à l’égard de la HAT, Rajemison a été souvent traité de « traître » par certains partisans de Marc Ravalomanana. Depuis qu’il est président du Sénat, Rajemison Rakotomaharo a été connu pour sa disposition au dialogue. Il présidait en effet une institution dans laquelle les membres de l’opposition étaient encore majoritaires. C’était sans nul doute l’homme du parti présidentiel TIM le plus proche et le mieux accepté par l’opposition.

Actuellement, c’est cette facilité au dialogue qui continue de pousser Rajemison à répondre favorablement à l’invitation de la HAT. Sans oublier qu’il est toujours en poste en Suisse et qu’il est souvent appelé à respecter une certaine hiérarchie. En clair, Rajemison est un homme d’ouverture. Et la HAT en profite.

Pour éviter les malentendus, l’ancien président du Sénat est pourtant sans équivoque. Il a vite fait de spécifier qu’il n’est pas « médiateur » dans l’actuelle crise. Sans pour autant cautionner la HAT et ses initiatives, Rajemison s’affiche coopératif. Et pour bien marquer qu’il a aussi d’autres préoccupations, l’ex-président de la Chambre Haute a procédé à des œuvres caritatives dans la capitale, au terme de sa participation aux conférences régionales. Histoire de montrer que la vie de la nation ne devrait pas s’en tenir aux querelles politiques.