vendredi , 26 avril 2024
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La SADC hausse le ton et pose un ultimatum à Andry Rajoelina et à Marc Ravalomanana de trouver un accord pour mettre fin à la crise politique malgache. Cette solution passe par une rencontre entre les deux protagonistes, d’ici le 31 juillet. L’ultimatum s’adresse plus au chef de la transition qui a cherché à repousser ladite rencontre puis à poser des conditions malgré une prédisposition affichée.

Rajoelina – Ravalomanana : la SADC exige une rencontre avant le 31 juillet

La Communauté de développement d’Afrique australe joue sa crédibilité dans la gestion de la crise malgache. Elle vient d’imposer à Andry Rajoelina de trouver un accord avec Marc Ravalomanana. Le président déchu n’est pas moins sous pression même s’il a obtenu gain de cause par le simple fait que la rencontre tant évitée par les TGV au pouvoir a lieu.

Pour une fois, la SADC se propose d’arbitrer les débats. Elle prévient que si « les deux parties ne sont pas capables de conclure un accord final pour s’assurer de la mise en oeuvre de la Feuille de route jusqu’au 31 juillet, la partie et/ou les parties qui est/sont responsable(s) de l’échec sera (seront) désavouée(s) par la communauté internationale concernant une participation future dans le processus ».

Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana risquent donc gros et doivent prendre leur responsabilité. La SADC précise que les deux protagonistes ont déjà accepté cette rencontre sans que cela ne soit fait. L’enjeu est, selon toujours la communauté de l’Afrique Australe, de trouver « une solution à l’amiable de manière crédible et intègre, solution rendue nécessaire par la situation difficile du peuple malgache qui souffre gravement de la présente impasse politique ».

L’urgence de l’appel de la plus haute instance de la SADC à réunir le président renversé en 2009, Marc Ravalomanana et celui qui l’a renversé avec l’aide d’une partie de l’armée, Andry Rajoelina, n’a pas été prise en considération par la HAT.

La mouvance Ravalomanana n’a de cesse réclamer que la rencontre se fasse le plus rapidement. Les objectifs sont toujours les mêmes : le retour au pays du président en exil et la mise en place d’une transition consensuelle avec un véritable partage des pouvoirs et des responsabilités selon les termes de la feuille de route.

Andry Rajoelina a d’abord, comme souvent, essayé de gagner du temps, prétextant ne pas vouloir perturber la célébration de la fête de l’indépendance, le 26 juin. Après, il veut être sûr que la rencontre est à son avantage. Le chef de la transition a timidement exigé des rencontres préalables pour laisser ses conseillers lui préparer le terrain.

La SADC semble plus préoccupée par une solution pour les malgaches que les craintes du chef de la HAT de voir son adversaire remis en selle à l’approche des élections. La possibilité de voir une confrontation Rajoelina-Ravalomanana à l’élection présidentielle ou la non-candidature des deux sera l’enjeu de cet accord politique.

La communauté internationale s’aligne derrière la SADC et attend beaucoup de cette rencontre entre Rajoelina et Ravalomanana. Le face-à-face pourrait avoir lieu le 21 septembre 2012 aux Seychelles. L’élection de la sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma à la présidence de l’Union africaine pourrait faciliter les choses. La SADC a toujours évité d’arbitrer la crise malgache, se cantonnant à un rôle de médiateur. Après plus de trois ans de médiation infructueuse, il est certainement temps de trancher.