dimanche , 28 avril 2024
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Une loi d?amnistie a été adoptée au sein de la Chambre basse mais, a priori, ne concerne en rien la crise de 2002.

Ratsiraka n’est pas amnistié !

L?opposition parle de loi d?amnistie destinée aux voleurs de poules. Les individus incarcérés ou déjà condamnés dans le cadre des affaires relatives à la crise politique de 2002 ne pourront point bénéficier de la clémence de la loi d?amnistie adoptée pourtant, mardi 16 décembre, à l?Assemblée nationale. La proposition de loi qui vient d?être adoptée, celle du parti présidentiel TIM, est passée en séance plénière à l?issue d?un débat très animé.


Le président Marc Ravalomanana, on le sait, s?est dit favorable à une amnistie. Sauf que le groupement des victimes des répressions durant la crise a très vite réagi contre de telle faveur, la pression de l?opposition devenant de plus en plus forte alors que les blessures, dit-on, sont loin d?être cicatrisées. La situation paraît, aujourd?hui, des plus incongrues dans la mesure où, personne, pour l?instant, n?est capable de préciser si, en se prononçant en faveur d?une amnistie, le président malgache avait fait allusion ou non à la crise de 2002. Car, à la lecture du texte adopté par les députés, la majorité des personnes impliquées dans les événements de 2002 ne sont point concernées par la loi d?amnistie.


Sans surprise, le débat juridique sur la question tend à susciter la polémique. L?association des familles des détenus à la suite de la crise continue son discours de haine. Tant la déception est grande. Soulagement toutefois dans le camp des « victimes » des événements qui, jusqu?à ce jour, réclament justice. Un soulagement assorti d?une deuxième condamnation de l?amiral Ratsiraka, l?ancien président, pour cinq ans d?emprisonnement, cette fois, pour avoir déclaré l?indépendance des cinq provinces de la Grande Ile au moment fort de la crise.