samedi , 27 avril 2024
enfrit
A la suite de la signature de l'Accord de Dakar, Marc Ravalomanana a choisi le profil bas, tandis que Didier Ratsiraka et ses partisans entament leur dernier combat, "pour l'honneur".

Ravalomanana : le profil bas face au baroud d’honneur

Marc Ravalomanana,  » candidat à la présidentielle « , comme le souligne l’Accord
de Dakar, a choisi le profil bas après la
signature de l’accord historique le 18 avril dernier. Une seule conférence de
presse à son arrivée, pour confirmer que le
gouvernement de Jacques Sylla, son Premier ministre, poursuit son travail, et
pour lancer un appel solennel pour le
respect de l’Accord, et puis le silence.
Les réunions en conseil des ministres au palais d’Ambohitsorohitra, son lieu de
travail, ont été suspendues. Les
nominations aux hauts emplois de l’Etat ont cessé. La discrétion est de mise.
Patiemment, celui qui a été poussé par
plusieurs centaines de milliers de sympathisants à une investiture à la
présidence de la République de Madagascar le 22
février dernier – une attitude qui lui a valu au plan international le
qualificatif de  » président autoproclamé « – a accepté de
revenir au rang de candidat.

Sans doute pas pour longtemps. A la lumière des
bribes d’information qui émanent de la
Haute Cour Constitutionnelle en effet, la publication des résultats officiels
ne saurait tarder. Pas de répit au siège des
juges électoraux, les travaux s’effectuent  » jours et nuits « . Les différents
procès-verbaux émanant des observateurs des
élections ainsi que ceux à la disposition des candidats ayant déjà été
acheminés au siège de la Haute Cour. Ce qui
conduira directement la Grande Ile, d’ici quelques jours, quand les résultats
seront connus, soit à une période de
transition, soit à l’effectivité du pouvoir de Marc Ravalomanana en cas de
victoire au premier tour. Les pronostic et
spéculation perdent aujourd’hui de leur objectivité. Et certains politiques se
lancent toujours dans la surenchère. Le
camp de l’ancien président de la République, Albert Zafy, par exemple,
revendique une transition plus longue, et plus
ouverte aux différentes entités politiques.
Marc Ravalomanana est resté dans la discrétion depuis son retour au pays. Mais
son gouvernement assure la gestion des
affaires courantes à Antananarivo. Ce qui, justement, a conduit le camp
Ratsiraka à l’actuel baroud d’honneur. Les
barrages antiéconomiques sont maintenus malgré les pressions, aussi bien
nationale qu’internationale, et le départ du
gouvernement Sylla exigé.

Dernier combat

Didier Ratsiraka, de son côté, selon des sources concordantes, a cautionné les
revendications de son camp, avant un
retour de la situation à la normale. C’est à dire avant la levée des barrages.
Il exige la dissolution du gouvernement de
Jacques Sylla, en guise de dernier combat. Sachant parfaitement que les
résultats de la présidentielle du 16 décembre
seront publiés incessamment. Ainsi, dans le camp de Ravalomanana, on n’hésite
plus à montrer du doigt les faucons du
camp Ratsiraka comme étant les principaux « fossoyeurs  » de l’Accord de Dakar.
Dans le nord de Madagascar, comme en
1991, les partisans de Didier Ratsiraka auraient l’intention de faire sécession
si Ravalomanana est proclamé vainqueur au
premier tour. Mais le camp adverse n’a visiblement pas l’intention de rester
les bras croisés. Le président de la délégation
spéciale de la province d’Antsiranana nommé par Ravalomanana s’apprête à
prendre son poste une fois les résultats
officiels proclamés. Car même en cas de transition, le ministère de
l’Intérieur, conformément à l’Accord de Dakar,
reviendra à Ravalomanana. Ce qui facilitera l’installation des présidents de
délégation spéciale. En remplacement des
gouverneurs de Didier Ratsiraka.