dimanche , 5 mai 2024
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Suite à l'attaque du palais du gouverneur de Fianarantsoa, et à l'annulation de la nomination de certains membres de la Haute Cour Constitutionnelle, Ravalomanana avance vers la sortie de la crise actuelle.

Ravalomanana président : plutôt deux fois q’une ?

La chambre administrative de la Cour suprême de Madagascar a annulé mercredi la nomination de six des neuf membres de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Cette nomination, proclamée dans des conditions douteuses par le Président sortant Didier Ratsiraka quelques jours avant le scrutin présidentiel du 16 décembre dernier, était déjà contestée par de nombreuses personnalités dont Marc Ravalomanana. La HCC avait par la suite provoqué la colère des Malgaches en publiant des résultats à l’élection présidentielle sans accepter de les confronter aux documents collectés par le comité national des élections (CNE) et par le candidat Marc Ravalomanana. Cette décision est largement à l’origine de la crise politique actuelle.

Cette annulation peut être considérée par Marc Ravalomanana et les nombreux mouvements qui le soutiennent comme une première victoire. Selon Manandafy Rakotonirina, leader du parti MFM, « la présentation du programme de gouvernement de Jacques Sylla, le Premier ministre de Ravalomanana, à l’Assemblée nationale fin mars, était déjà un premier acte de légalisation du pouvoir détenu par le nouveau président ». De plus, poursuit-il « Ravalomanana accepte de jouer le jeu de la Constitution, l’administration est par ailleurs en marche « . La mise en place de la nouvelle HCC devra permettre d’avancer un peu plus loin sur ce terrain de la légalité.

La stratégie de Marc Ravalomanana paraît claire en effet. Il a toujours refusé d’entrer en matière sur le terrain de la violence sur lequel voulait l’entraîner l’Amiral, il a refusé également des compromis douteux proposés par les émissaires français sous couvert de l’OUA. La stratégie semble s’avérer payante même si ces longues semaines d’insécurité ont conduit certains malgaches à douter de leur capacité à sortir eux-même de la crise. Ainsi, dans nos colonnes, Erick Rabeharisoa, du Leader Fanilo, déclarait : « Nous pensons alors qu’il est temps de recourir à la pression internationale… ».

Si la mise en place du Président de la Délégation Spéciale, à la tête de la province autonome de Fianarantsoa, est effective Marc Ravalomanana marquera encore un point. La suite, c’est probablement la confirmation par une nouvelle HCC de la légalité du pouvoir de Marc Ravalomamana, la reconnaissance internationale, la mise sous tutelle de l’ensemble de l’armée, le renversement des gouverneurs des autres provinces et la levée des barrages. De nombreux malgaches espèrent que cela pourra se faire rapidement car la situation actuelle ajoute chaque jour à leur vie un peu plus de difficultés.

Qu’en sera-t-il de Didier Ratsiraka, des hommes politiques qui le soutiennent encore ainsi que des personnes qui se sont rendues coupables d’actes criminels? Les nouveaux dirigeants sauront-ils traiter leur cas avec la sagesse qui
caractérisé leur action jusqu’ici?