lundi , 13 mai 2024
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Le président malgache, sans doute persuadé de l'importance de la contribution de tout un chacun au développement du pays, prône un réel changement de mentalité. Et ce n'est pas la première fois qu'il évoque la question.

Ravalomanana prône le changement de mentalité

Une nouvelle année, un nouveau gouvernement, et une nouvelle mentalité. C’est ce que le président Marc Ravalomanana a, au cours d’un culte œcuménique, le dimanche 19 janvier, évoqué solennellement. Et c’est, au moins, la deuxième fois qu’il préconise, à juste titre, cet incontournable changement de mentalité des malgaches à la suite de son accession à la magistrature suprême. Très récemment encore, durant la cérémonie de présentation de vœux au palis présidentiel, le président Ravalomanana devait évoquer la question, en s’adressant notamment aux fonctionnaires malgaches.


Le culte œcuménique qui s’est tenu, dimanche, au stade de Mahamasina sur l’initiative du conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) était une nouvelle occasion pour le président de remettre le débat sur le tapis. Conscient, en effet, que le « développement rapide », qu’il avait prôné depuis sa décision de briguer un mandat présidentiel, ne pourra se concrétiser sans une participation massive de ses concitoyens, Ravalomanana met la population devant sa responsabilité. Alors qu’une frange de l’opposition n’hésite plus à qualifier le régime Ratsiraka et celui de Ravalomanana, actuellement, de « blanc bonnet, bonnet blanc », Marc Ravalomanana, en cette fin d’une transition déguisée, à la suite du renouvellement de l’Assemblée nationale, tient à enclencher la vitesse supérieure afin de susciter, réellement, le changement. Et pour ce faire, il se doit de bousculer, tout comme les membres de son gouvernement, les simples citoyens. Le culte d’hier a été organisé pour une action de grâce à la suite de la fin de la crie de 2002, et à l’occasion du début de l’année 2003, une « année d’espoir », et paraissait a priori le meilleur moment pour le président malgache d’évoquer la question.


A la place de la culture de la nonchalance, et quelquefois de l’indifférence, synthétisée à Madagascar par le qualificatif du « moramora », le président Ravalomanana aimerait mettre en vigueur celle de l’efficience. Sera-t-il entendu? Là est, aujourd’hui, le débat. Car à la question, à maintes reprises posée par différentes personnalités issues de divers horizons, pourquoi la Grande Ile, avec ses potentialités, reste-t-elle dans la situation de pauvreté actuelle, beaucoup, non sans raison, ont fait référence à la mentalité de sa population. Et c’est, sans doute, ainsi, à la racine du mal que le nouveau président essaie de s’attaquer.