Ravalomanana: un appel à la modération

« La Justice malgache s’apprête à briser les principes de l’impunité », c’est, d’abord, le Premier ministre de Madagascar, l’avocat Jacques Sylla, qui s’est exprimé ainsi dimanche, en faisant allusion aux méfaits de certains anciens dirigeants de la Grande Ile.

Le président Ravalomanana, lui, à partir d’Antsiranana, à l’extrême Nord, où il vient d’installer officiellement samedi le président de délégation spéciale, Jaosoa Pascal, pour être le premier responsable de la province, a lancé un appel à une certaine modération. « Nous devons nous atteler au développement du pays mais ne pas seulement nous contenter de procéder à des arrestations » a lancé le Chef d’Etat malgache. Un appel à la modération qui fait suite à celui lancé à la fin de semaine par le ministre malgache de la défense lui-même, le général Jules Mamizara.

L’attitude des nouvelles autorités malgaches ne mettront cependant pas fin aux opérations militaires de pacification du pays. Surtout que des miliciens, munis de leurs armes, sont toujours dans la nature. Une centaine d’armes ne sont pas encore retrouvées pour ce qui concerne le camp militaire d’Antsiranana selon une source locale. La région de Ramena, à une vingtaine de kilomètres d’Antsiranana, fait partie des zones encore très dangereuses selon la même source, alors que c’est un site touristique qui attire généralement la foule.

Une opération de ratissage des campagnes s’avère ainsi nécessaire. Et c’est également valable, selon une source militaire, pour une partie de la province de Toamasina (Est) et de celle de Mahajanga (Ouest). Le président de délégation spéciale d’Antsiranana préconise un groupement mobile pour procéder à cette tâche. Les combats en vue du contrôle de la province d’Antsiranana étaient souvent très violents, rappelle un officier. Des rebelles, depuis lors, se sont rendus, mais l’ancien gouverneur, Gara Jean Robert, ainsi que les colonels Coutiti et Rahitso, des officiers qui ont terrorisé la région, demeurent introuvables.

Actuellement, Antsiranana retrouve sa vie d’avant la crise. La population, tout comme celle des autres provinces, a accueilli le nouveau président samedi dans une joie de libération exceptionnelle. Les tee-shirts à l’effigie du nouveau président ont réapparu. Marc Ravalomanana, lui, comme à l’accoutumé,
a promis une meilleure qualité de vie pour tous.