samedi , 4 mai 2024
enfrit
C'est le énième appel du président malgache à l'endroit des hommes politiques, afin de cesser les querelles inutiles. Car beaucoup aspirent à la paix sociale. Mais certains, visiblement, préfèrent ne rien entendre.

Ravalomanana : un nouvel appel aux politiques

Une journée seulement après l’appel de solidarité du président Marc Ravalomanana, au cours de l’ouverture officielle de l’atelier national sur le Document stratégique pour la réduction de la pauvreté (DSRP), deux rassemblements politiques ont été organisés comme pour lui signifier une fin de non recevoir. Le comité de réconciliation nationale (CRN) de l’ancien président Albert Zafy et l’équipe de l’ancien chef de province de Fianarantsoa, Pety Rakotoniaina, sont les deux entités qui disent, sans fards, non à l’appel du chef de l’Etat. Mais à chacun son style.


L’enfant terrible du régime, Pety Rakotoniaina, dérange. Même les membres de son propre parti, le MFM, ne sont pas tous contents de lui. Il y a un an, l’on s’en souvient encore, il avait mené une lutte âpre pour défendre la cause de Ravalomanana dans la ville de Fianarantsoa. Le 26 mars, rapportent des témoins, la commémoration de cette journée, dans la ville de Fianarantsoa a été l’objet d’un bras de fer. Car Pety Rakotoniaina, militant fervent, avait refusé de participer, comme convenu, à la cérémonie officielle organisée par les autorités locales avec les représentants du pouvoir central. L’ancien chef de province avait, dans le même temps, organisé une cérémonie parallèle. Déception, évidemment, dans les rangs du gouvernement et des autorités de Fianarantsoa, et même chez des militants MFM qui, compte tenu de l’évolution de la situation, attendaient plus de « sagesse » de la part de leur ami Pety.


Dans une autre ville, au lendemain de l’appel du président malgache, à Toamasina, le CRN organise une descente dans les rues. Une manifestation qui, vers la fin de la journée, avait dégénéré. Quelques magasins ont été pillés. Mais la situation a été vite maîtrisée. Résultat : les autorités locales, dorénavant, interdisent tout rassemblement à caractère politique.


Ces deux mouvements, toutefois, sont loin d’avoir une envergure nationale. Il s’agit, pour Pety, d’une témérité occasionnée par la déception après un limogeage, et pour le CRN, d’une tentative de s’opposer à la manière forte au nouveau régime. Sous d’autres cieux cependant, une kyrielle d’hommes politiques avait favorablement répondu à l’appel solennel du président malgache. Ces hommes là aspirent visiblement, tout comme la majorité de la population, à une certaine sérénité. Au moins le temps d’un mandat.