vendredi , 10 mai 2024
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Les électeurs sont de nouveau convoqués aux urnes. Le conseil des ministres a fixé la date du référendum constitutionnel déjà annoncé en janvier par le président Marc Ravalomanana à la date du 4 avril 2007.

Référendum le 4 avril

Alors que le comité préparatoire pour la révision de la Constitution est encore à pied d?½uvre afin de définir les grandes lignes du projet de texte qui sera élaboré à partir des propositions reçues en début février, la date de la consultation populaire a été publiée. Les électeurs malgaches sont convoqués aux urnes, le 4 avril, pour un référendum constitutionnel.


Révision ou changement ? Finalement, la réponse est des plus floues. Le comité préparatoire co-dirigé par le Sénateur et ancien président de la Haute Cour Constitutionnelle, Honoré Rakotomanana, et le Secrétaire général de la présidence, Noël Rakondramboa, n?a rien dévoilé sur les possibles décisions de dernière heure en haute sphère de l?Etat. Il a été tout juste annoncé que le comité a reçu un peu plus de 200 propositions d?amendement émanant de simples citoyens, de partis politiques et d?associations diverses issues de la société civile.


Au début de ses travaux, le comité a pourtant affirmé qu?il s?agira d?une révision mais pas d?un changement de constitution. Durant une récente conférence presse, Honoré Rakotomanana a finalement annoncé que rien n?a encore été décidé. Sous-entendu : un changement de Constitution et, par conséquent, un passage à la quatrième République n?est pas exclu.


Les supputations vont pourtant bon train. L?on parle, par exemple, de suppression des six provinces autonomes et du Sénat. Mais Honoré Rakotomanana soutient qu?il est prématuré de se prononcer sur le contenu du texte.


Ce qui est sûr est que, le projet de texte élaboré par le comité sera décortiqué en haut lieu, avant de passer au conseil des ministres, puis soumis au référendum le 4 avril.


La Constitution en vigueur actuellement a été, on le sait, révisée à deux reprises. Depuis des décennies, tous les présidents de Madagascar avaient taillé à leur mesure la loi fondamentale. Albert Zafy a amendé la Constitution pour avoir la possibilité, en septembre1995, de nommer lui-même le Premier ministre, chef du gouvernement, auparavant élu par l?Assemblée Nationale.


A son retour au pouvoir, en avril 1998, Didier Ratsiraka a également apporté des modifications renforçant les prérogatives du président. La Constitution de 1998 n?a pas été modifiée par Marc Ravalomanana, élu en 2002. Mais de facto, les grands principes ont été chamboulés. Les 22 régions ont été créées. Et l?autonomie des provinces n?est plus ce que Didier Ratsiraka avait annoncée. La constitution de l?époque était en effet censé être de « type fédéral ». La crise politique de 2002 a permis par ailleurs de tirer des leçons sur le choix des circonscriptions administratives de la Grande Ile. Les six provinces de Madagascar encore en vigueur aujourd?hui ont été en effet mises en place sciemment par l?administration coloniale selon le vieux principe du « diviser pour régner ». Les livres d?histoire l?attestent.


En ce début d?un second mandat, c?est donc autour de Marc Ravalomanana d?apporter des amendements à la Constitution de la République.