mercredi , 1 mai 2024
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La trêve du 50ème anniversaire de l’indépendance finie, les affaires politiques reprennent leur cours. Le report de la date du référendum imposée au départ par Andry Rajoelina est officialisé par la commission électorale. Le projet de constitution reste suspendu à un dialogue national qui se fait attendre en raison des tractations pour un véritable consensus.

Référendum reporté : la HAT en profite malgré son désaveu

Ce n’est plus une nouvelle puisque l’annonce a été prévisible, sinon inévitable. Le référendum constitutionnel programmé le 12 août 2010 par la feuille de route unilatérale de Andry Rajoelina est reporté sine die. Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a officialisé ce report puisque cet organisme n’a pas reçu le projet de texte à valider par les urnes le 28 juin 2010 à 06h. La loi électorale stipule en effet que la campagne référendaire dure 45 jours. Attendre jusqu’à la dernière minute du délai le projet de Constitution a révélé la difficulté de réaliser le souhait du président de la HAT.

Ce report est un désaveu pour Andry Rajoelina qui a fait peser son autorité pour le maintien de la date de la première consultation populaire marquant un retour supposé de Madagascar vers un ordre constitutionnel. Le président de la HAT y tirerait cependant bénéfice puisque son mandat de fait à la tête du pays est susceptible de s’allonger. Après avoir admis que sa candidature à la présidentielle était impossible et inopportune, le jeune chef de l’autorité doit se contenter d’un demi-mandat en prolongeant son bail à Ambohitsorohitra au lieu d’abandonner le privilège de porter le collier du président élu à la fin de l’année 2010.

Le report du référendum n’a pas pour seul cause le fait que le texte à proposer aux électeurs n’est pas prêt. Les nouveaux médiateurs qui sont relativement indépendants vis-à-vis des autorités de fait s’attèlent à résoudre d’abord la crise politique, et dans le même élan, amener toutes les forces et mouvances politiques à débattre de la future Constitution de la 4ème république. Cela veut dire que la course contre la montre dans le passage en force de la première intention de Andry Rajoelina n’est plus d’actualité. Un accord politique va redéfinir une nouvelle feuille de route de la fin de la transition. Le président de la HAT a toutes les chances de garder le pouvoir même en le partageant et cela pour une période qui peut aller jusqu’à 12 mois.

La résolution de la crise politique actuelle passe donc par cette convention malgacho-malgache puisque imposer des élections contestables et contestées ne fait que modifier la nature du problème sans le résoudre. Le débat politique est incontournable pour choisir les orientations de la Constitution. La démarche sans méthodologie apparente de la HAT n’est pas payante. Désigner des juristes pour concevoir un texte législatif à partir des propositions de tous les malgaches relève de la démagogie.

Résultat, le Comité consultatif constitutionnel se trouve avec 230 propositions et a été incapable de sortir le texte en un temps record, vers le 15 juin 2010 alors que le dialogue national censé le valider était programmé le 17 juin. Après toutes ces déconvenues, la stratégie de la HAT qui se désengage de l’organisation du processus de résolution de la crise et de la préparation des élections est justifiée.