jeudi , 9 mai 2024
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Le faible taux de participation au référendum du 4 avril n?empêchera pas la légalisation des résultats de la consultation populaire. La révision de la Constitution n?a pas suscité l?intérêt des électeurs qui, pour différents motifs, ont majoritairement boudé les urnes.

Référendum : Victoire du OUI sur fond d?immobilisme

Les raisons du fort taux d?abstention au référendum du 4 avril 2007 sont multiples. Dans la partie Nord de Madagascar, ravagé par deux cyclones successifs, les préoccupations de la population sont ailleurs.


Tout n?est toutefois pas lié au climat. Dans la capitale, le taux de participation a eu du mal à franchir le cap des 30%. En tout, 68% de électeurs inscrits ont préféré ignorer le référendum du 4 avril. Jamais, au cours des dernières décennies, une consultation électorale n?a été autant boudée par les électeurs. A tel point que des observateurs parlent de victoire du « Non au référendum ». En clair, la population ne voulait pas réellement de la consultation électorale directe.


Après la réélection de Marc Ravalomanana à la magistrature suprême, fin 2006, les Malgaches s?attendaient moins à une révision de la Constitution qu?à une amélioration de leurs conditions de vie.


Autres raisons possibles de la défection des électeurs : la réaction de l?église catholique qui, d?une certaine manière, fustigeait la précipitation dans l?organisation du référendum, ou encore l?ampleur de la révision apportée à la loi fondamentale qui aurait pu se passer du suffrage universel direct. La révision de la Constitution peut en effet s?effectuer par voie parlementaire. La plus importante modification concerne, on le sait, la suppression des provinces autonomes, structures déjà mises en veilleuses depuis la crise politique de 2002.


A Antananarivo, malgré tout, le OUI mène la course plus ou moins confortablement, contrairement à ce qui se passe dans d?autres provinces. Les résultats complets mais officieux de la capitale crédite le OUI d?un peu plus de 67%. A Ansiranana, au Nord du pays, la victoire provisoire du NON donne du fil à retordre aux autorités locales. Les résultats disponibles font état d?une victoire du NON avec un taux de quelque 70%.


Sur l?ensemble du territoire, la victoire du OUI paraît néanmoins logique, étant donné que les provinces qui ont dit NON à la révision de la Constitution sont celles qui comptent un nombre limité d?électeurs.


Marc Ravalomanana, tout comme les deux autres présidents de la Troisième République, Albert Zafy et Didier Ratsiraka, obtiendra logiquement ce qu?il veut, à savoir une retouche de la loi fondamentale pour plus de confort dans la gouvernance du pays. Le message des électeurs a été néanmoins plus que percutant. En terme de participation, c?est le référendum du 4 avril, initié par Marc Ravalomanana, qui fait figure de lanterne rouge, contre un taux de participation de 65% pour le référendum de Zafy Albert, en 1995, et 70% pour celui de Didier Ratsiraka, en 1998.