vendredi , 17 mai 2024
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Coup de théâtre à Antananarivo, le phytothérapeute Jean Ramarovahiny a raté sa conférence de presse car il a été retenu chez les enquêteurs pour un litige sur la propriété intellectuelle de l’inestimable découverte. C’est donc un autre membre de son équipe qui a présenté le succès de la première étape de l’essai clinique effectué à Maurice avec des guérisons sur des cas de personnes séropositives ou malades du sida. Le soir du jeudi 11 juin 2010, le propriétaire du remède JMAR1 a été mis sous mandat de dépôt.

Remède contre le sida : le phytothérapeute malgache jeté en prison !

C’est incroyable mais vrai, qu’un malgache puisse trouver un remède contre le sida ou que celui qui l’a découvert soit jeté en prison ? En tout cas, la mise sous mandat de dépôt du phytothérapeute prouve que l’objet du litige existe bien. Il s’agit de la formule renfermant les procédés scientifiques de la composition d’un remède visant à éliminer le VIH dans le sang et dans les cellules à partir de neufs plantes endémiques de Madagascar. Dans ce conflit, Jean Giuliano Nicol Ramarovahiny est opposé à Zaraniaina, le premier à avoir annoncé la découverte en 1998, pour se disputer des droits de propriété intellectuelle de la découverte.
 
Les deux avaient collaboré sur le même projet. Zaraniaina n’a pas connu le succès avec un partenariat de laboratoire et hôpitaux en Italie pour finaliser le remède. Jean Ramarovahiny a continué ses recherches au pays en montant une petite société dénommée JC Phytopharmacie R&D. Il a eu quelques cas de guérison avant de confirmer l’efficacité du JMAR1 par un premier essai clinique à Maurice qui s’est avéré concluant. En juillet 2009, le ministre de la Santé de la HAT de l’époque a reconnu  les résultats et donné l’autorisation de procéder à un deuxième essai clinique réclamé par le standard de l’OMS.

Entre temps, l’affaire est devenue judiciaire puisque Zaraniaina est revenu à la charge pour revendiquer la découverte qu’il a initiée mais qu’un autre a parachevée. Pour sa défense, JC Phytopharmacie R&D dispose d’une attestation de propriété intellectuelle, un brevet déposé auprès de l’OMAPI. Avec l’emprisonnement de Jean Ramarovahiny, l’essai clinique est compromis alors que de nombreuses personnes vivant avec le VIH à Madagascar se sont portées volontaires. A procéder sur 120 à 200 personnes, il devait vérifier la tolérance et l’efficacité du JMAR1 en utilisant les mêmes procédures qu’à Maurice et en respectant les normes requises. Elle est sous la supervision du professeur Mamy Randria, médecin référent.

« Les malgaches doivent être les bénéficiaires de ce remède malgache contre le VIH/sida », c’est le message que Jean Ramarovahiny a transmis à la presse. Conscient de la difficulté de mondialiser le médicament en raison de l’influence des grands laboratoires, il a évoqué le tourisme sanitaire pour partager au monde le JMAR1. Contrairement à l’équipe de Zaraniaina, JC Phytopharmacie R&D a reçu l’appui des autorités. Cette fois-ci, il n’y avait rien à dire sur la démarche scientifique. Jean Ramarovahiny a été promis à la lumière de la gloire mais les autorités l’ont finalement mis à l’ombre. Il fallait l’arrêter !

« Même si le JMAR1 arrive à soigner et guérir tous les séropositifs de Madagascar, il ne sera jamais reconnu dans le monde », prédit un médecin d’un centre spécialisé. Les grands laboratoires pèseraient de tout leur poids pour étouffer la découverte malgache. JC Phytopharmacie R&D a l’appui d’associations de lutte contre le VIH-Sida en France qui tentent d’alerter les autorités françaises sur l’importance de cette découverte mais monsieur Sarkozy et madame Bachelot font pour le moment la sourde oreille. La découverte du remède contre le VIH par un pays pauvre serait anti-économique, privant de retour sur investissements les grandes puissances qui ont dépensé des milliards de dollars et d’euros dans la recherche. Un traitement contre le sida à moins de 100 dollars, c’est tout simplement impensable.