samedi , 18 mai 2024
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L’avion Air Link ayant à son bord Marc Ravalomanana a rebroussé chemin. C’est en survolant le canal de Mozambique que le pilote a été averti de l’interdiction de débarquer le président de retour d’exil. L’information sur un NOTAM émis à la dernière par le président de la HAT a circulé. Le ministre de la Communication essaie de sauver la face en faisant un étrange démenti en ironisant sur une rumeur véhiculée sur le web. Selon lui, l’avion aurait été convié à atterrir vers un autre aéroport de Madagascar pour que les forces de l’ordre puissent procéder à l’arrestation. Le NOTAM existe bien et interdit justement l’appareil d’atterrir dans les autres aéroports du pays.

Retour avorté du président Ravalomanana par un NOTAM de dernière heure

Samedi 21 janvier, 14h10, l’avion de la compagnie Airlink n’a pas atterri à l’aéroport international d’Ivato. Il était bien parti de Johannesburg mais n’est pas arrivé à destination. Le pilote a été informé de l’interdiction d’atterrir à Antananarivo et sur quatre autres aéroports de Madagascar susceptibles d’accueillir l’appareil, à savoir Mahajanga, Taolagnaro, Toliary et Toamasina.

La mesure prise par la présidence de la HAT a été connue vers 13h45. L’ASECNA a informé l’avion ayant à son bord le président Ravalomanana de sortir de l’espace aérien de Madagascar suite à la transmission d’un NOTAM par la présidence de la transition. C’est ce que Me Hanitra Razafimanantsoa a déclaré. A Ivato, des milliers de partisans du président en exil sont contenus par les hommes du général Ravalomanana qui leur bloquent l’accès à l’enceinte de l’aéroport.

Auparavant, le ministre de la propagande de la HAT s’est réjoui d’une victoire dans ce jeu d’échec particulier. Il a déclaré aux médias que l’avion transportant le président Ravalomanana a rebroussé chemin quand il était en train de survoler le canal de Mozambique. Entretemps, la nouvelle du NOTAM s’est propageait. On a même évoqué d’une mesure exceptionnelle d’une durée de quelques heures.

Le ministre Laurent Rahajason dément et parle de stratégie militaire. Il précise qu’il ne s’agit pas de NOTAM, mais juste un ordre donné à la compagnie de faire atterrir l’appareil vers un aéroport de dégagement pour exécuter le mandat d’arrêt contre Marc Ravalomanana. Ensuite, l’avion aurait été autorisé à atterrir à Ivato avec le reste des passagers.

Une version officielle démentie par les médias qui ont eu copie du NOTAM en question. Mamy Rakotoarivelo en l’atteste : « c’est un pur mensonge de dire que ce NOTAM n’existe pas ». A chaud, il annonce le retrait de la mouvance Ravalomanana des conseils des ministres et du gouvernement et de la réunion extraordinaire du parlement de la transition.

Me Hanitra Razafimanantsoa a dénoncé une « violation flagrante de la feuille de route qui a force de loi » dans cette manœuvre de la HAT visant à empêcher le débarquement de l’avion à Antananarivo. « Ce n’est pas la mouvance Ravalomanana qui fait obstacle, mais bien la présidence de la transition, dit-elle. Cette mesure met en danger la mise en œuvre de la feuille de route ».