dimanche , 28 avril 2024
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La feuille de route Simao divise la classe politique malgache. Pour une recherche de consensus, c’est raté. Le mélange du genre entre un président de l’autorité « élu » par référendum et des mouvances politiques qui ont une réelle légitimité électorale avec des présidents de la République élus ne fonctionne pas. Les pro-TGV crient victoire et demande à la SADC d’écarter ceux qui ne veulent pas monter dans le train, ou le bateau.

Simao : l’ouverture imposée par le TGV au dépend du consensus ?

Pour le moment, il n’y a que la mouvance Rajoelina et ses alliés qui jubilent après la présentation de la feuille de route de sortie de crise par l’équipe du médiateur Leonardo Simao. Un Andry Rajoelina super-président, des mouvances amoindries qui intègrent des institutions déjà contrôlées en nombre par les pro-TGV, la proposition des émissaires de la SADC ressemble plus à l’ouverture imposée par le président de l’autorité de fait qu’à un consensus et une inclusivité d’une transition démocratique.

La feuille de route Simao n’est pour le moment qu’une proposition. Il faut bien que tout le monde y adhère. Face au scepticisme, voire l’indignation des mouvances Zafy et Ravalomanana, les pro-TGV contre-attaquent. Selon l’ancien ministre pro-HAT Gilbert Raharizatovo, la SADC ne peut ignorer le référendum qui a sacralisé Andry Rajoelina à la tête de l’Etat. « C’est une erreur politique de ne pas participer à la feuille de route », clame le président du parti RPM à l’endroit des trois mouvances.

Le politicien « caméléon », Jean André Soja défend la feuille de route qui maintient en vie et renforce l’autorité Rajoelina. « Kaleta » estime que 90% de la feuille de route Simao ressemble aux résolutions de l’accord politique d’Ivato qui a réuni les alliés de la mouvance Rajoelina. Il estime que le retour au pays du président Ravalomanana était déjà prévu comme envisageable après l’instauration d’un climat politique et de sécurité favorable. Pour les pro-TGV, cela veut dire après les élections.

Fort du « soutien » de Simao, la mouvance Rajoelina veut que la SADC pénalise et écarte pour de bon ceux qui n’acceptent pas de monter dans le train et se soumettre à l’autorité de Rajoelina. Selon Soja Jean André, les médiateurs devraient faire « un PV de carence » pour officialiser l’auto-exclusion de ceux qui réclament un vrai consensus. « Que les trois mouvances s’érigent en opposants et ne prennent pas en otage le peuple malgaches », a-t-il martelé. Le parti Liaraike du membre du CST demande à ce que les élections présidentielle et législative soient organisées le même jour, au plus tard en juillet 2011.

Le parti Monima, un ancien allié fort des TGV avant d’être rejeté par le régime n’est pas d’accord avec la feuille de route Simao. « On a lutté pour éviter le pouvoir d’un seul homme, est-ce que c’est cela que l’on veut rétablir », se demande un responsable du parti de Monja Roindefo. Par la voix de Régis Manoro, la mouvance Zafy déclare qu’elle ne peut apposer sa signature si la feuille de route reste telle quelle. « Nous considérons que celle-ci est en totale contradiction ave le principe de consensus et d’inclusivité », a-t-il déclaré. 

Pour apaiser la tension, Alain Tehindrazanarivelo minimise la portée de la feuille de route présentée par Leonardo Simao aux parties prenantes de la vie politique du pays. « Ce n’est qu’une proposition, les protagonistes sont appelés à faire part de leurs avis ». L’ancien ministre de la santé qui s’est fait passer pour être de la mouvance Ratsiraka avant d’être un pro-TGV souligne que les médiateurs de la SADC ont adopté une nouvelle approche. Il n’y a pas de table ronde mais les parties sont consultées les unes après les autres. Difficile d’imaginer de trouver dans ces conditions un consensus.