jeudi , 2 mai 2024
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Le dialogue inclusif appelé par Fetison Rakoto Andrianirina a fait l’actualité principalement parce que l’événement a pu se tenir. Malgré les intimidations, le boycott, la divergence interne, celui qui devait être le co-président de la transition a pu recueillir les avis d’une partie de la majorité silencieuse. Le but était de trouver une manière « neutre » d’appliquer les accords de Maputo et d’Addis Abeba.

Solution à la crise : pas de résolution au dialogue de Fetison Andrianirina

Prévu se dérouler sur deux jours à l’Hôtel Carlton, le dialogue à l’initiative de Fetison Andrianirina n’aura durée qu’un peu plus d’une demi journée. La pression des autorités, en particulier les éléments armés de la Force d’intervention spéciale, sur le Co-président de la transition a contribué à ce demi-échec. Les organisateurs y voient une demi-réussite. « Le bruit a couru que cette rencontre allait être annulée, votre venue démontre la volonté de trouver des solutions » a déclaré Fetison Andrianirina aux quelque 300 invités ayant fait le déplacement. Il reconnaît toutefois que l’absence des autres entités clés dont la mouvance Ravalomanana elle-même et la HAT nuit au caractère inclusif et consensuel du dialogue.

Le dialogue en question s’est déroulé en travaux de commission. Un comité ad hoc est chargé de formuler ultérieurement les résolutions. Fetison Andrianirina n’a pas caché où il voulait en venir. « Appelez les quatre mouvances à respecter les accords de Maputo et d’Addis Abeba », a-t-il déclaré aux participants à l’ouverture. « Approchez-vous les uns des autres, trouvez des compromis… la solution à la crise politique frappe déjà à notre porte mais c’est nous qui reculons », a-t-il lancé. Le but de cette consultation est de trouver un moyen de mettre en place les structures prévues par la Charte de la transition et qui seront reconnues par les communautés internationales.

Fetison Andrianirina s’est d’abord adressé à l’assistance par un message vidéo. Les participants avaient alors compris que le virtuel co-président de la transition ne pouvait se déplacer au Carlton en raison des rumeurs sur son arrestation. A la surprise générale, l’homme s’est présenté quelques minutes après. « J’ai failli ne pas venir pour des raisons que vous connaissez, je ne vous laisserai pas seul malgré les intimidations » a-t-il déclaré.

Le dialogue inclusif de Carlton a souffert du boycott des membres du parti TIM. Ces derniers ont suivi la consigne de Marc Ravalomanana. L’ancien président avait dit à ses partisans d’attendre sagement la décision du GIC à l’issue des 15 jours de réflexion donnés aux quatre mouvances. « J’ai pris ma responsabilité en tant que citoyen et non en tant que mouvance », relativise Fetison Andrianirina. Il affirme toutefois sa fidélité à la mouvance Ravalomanana. « Comment allons-nous trouver un compromis, si c’est une seule mouvance qui fait les consultations, il est difficile de trouver une solution… Chaque partie a raison mais quand on ne travaille pas ensemble les choses se bloquent », analyse Fetison Andrianirina.

Incompris par ses alliés, poursuivis par ses adversaires, le chef de délégation de la mouvance Ravalomanana ne baisse pas les bras. L’idée d’un dialogue inclusif est pourtant plébiscitée pour ramener les quatre mouvances au tour de la table de négociation. « Si toutes les mouvances ne sont pas présentes, les résolutions seront toujours unilatérales, commente le général retraité Ferdinand Razakarimanana qui affiche sa neutralité. Les leaders doivent se rapprocher pour organiser un autre dialogue inclusif ». Pour le SG du KMF/CNOE, participer à ces rencontres est toujours une opportunité  pour la société civile de partager ses idées. Ces séries dialogues devraient mener tôt ou tard à une conférence nationale véritablement inclusive.