mardi , 30 avril 2024
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Alors que les négociations sous l’égide de la communauté internationale devrait avoir lieu à compter du 19 mai, les deux principaux protagonistes à la crise malgache semblent de nouveau très peu disposé à conclure un éventuel accord.

Sortie de crise : Les négociations remises en cause

Le Groupe international de Contact sur Madagascar est quelque peu désemparé. Les négociations sur la crise politique malgache sont censées démarrer le 19 mai alors que la situation se complique un peu en raison de la dernière prise de position de Andry Rajoelina, d’une part, et de celle de Marc Ravalomanana d’autre part.

Le dirigeant de fait de la Grande Ile, le président de la Haute Autorité de la Transition, Andry Rajoelina, a fait savoir qu’il ne veut pas d’un dialogue avec Marc Ravalomanana, le président réélu en fin 2006, et actuellement en exil en Afrique du Sud après le coup d’Etat de mi-mars. Marc Ravalomanana, pour sa part, a de nouveau conditionné son implication dans le nouveau cycle de négociations à son retour au pays. Alors que les représentants du président élu à la négociation ont été déjà désignés, la rencontre est donc de nouveau compromise.

D’une manière générale, les deux principaux protagonistes de la crise malgache rechignent à partager le pouvoir. Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana affichent tous deux, de leur côté, un optimisme sans faille pour remporter le bras de fer qui dure maintenant depuis janvier 2009. Marc Ravalomanana a l’avantage d’être considéré comme étant le président légitime malgré son exil forcé, tandis que Andry Rajoelina est en train d’occuper le terrain grâce à un soutien actif d’une frange de l’armée. Laquelle l’a déjà aidé à faire partir Marc Ravalomanana en mi-mars.

Sans négociations, la lutte de pouvoir devra pourtant se déterminer par les rapports de force. La confiance en soi est une réalité à la fois du côté de Ravalomanana et de Rajoelina. L’espoir d’une sortie de crise immédiate semble actuellement s’amenuiser. Il est incertain en effet que l’on trouve une solution rapide pour tempérer les ambitions personnelles des deux principaux acteurs politiques en conflit dans l’actuelle crise. 

La situation semble pourtant la même depuis janvier. Les premières négociations entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, d’abord sous l’égide de la Fédération des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) n’ont abouti à rien. Aujourd’hui encore, la tension ne baisse pas d’un cran. Seuls les rôles sont inversés, car le coup d’Etat du 17 mars a permis à Andry Rajoelina de disposer d’un pouvoir plus ou moins effectif sur l’ensemble de l’île. Un pouvoir malgré tout très fragile tant que Marc Ravalomanana ne soit pas disposé à abandonner définitivement la partie. Mais c’est bien loin d’être le cas actuellement. La même interrogation se pose ainsi depuis quatre mois : quelle issue à la crise politique ?