vendredi , 17 mai 2024
enfrit
Le président élu, Marc Ravalomanana, a finalement décidé de ne pas se rendre à Addis Abeba, tandis que Didier Ratsiraka continue sa politique de la terre brûlée.

Status-quo au sommet d’Addis Abeba sur fond de terreur

Didier veut la peau de son « jeune frère » Marc. C’est désormais clair. Les dernières informations recueillies, publiées ou non, ces derniers jours, permettent de conclure que l’élimination physique du président élu Marc Ravalomanana figure dorénavant à l’agenda du camp Didier Ratsiraka, l’ancien président de Madagascar.

La présidence de la République, après l’épisode rocambolesque des mercenaires français refoulés en Tanzanie, venait de faire état de l’acheminement, cette fois-ci par hélicoptères, d’une trentaine de nouveaux
mercenaires à partir de East London, en Afrique du Sud. Leur mission serait, selon le porte parole de la présidence de la République, l’élimination de Ravalomanana. Une opération qui devrait se dérouler lors de la cérémonie de célébration de la fête de l’Indépendance du 26 juin.

En outre, le dynamitage, vraisemblablement par les Ratsirakistes, de pylônes électriques à l’Est d’Antananarivo, a privé, depuis vendredi plus de la moitié de la capitale malgache d’eau courante et d’électricité.

Un fossé

Le président sortant, Didier Ratsiraka, a pris l’habitude, depuis le moment fort de la crise malgache, d’appeler Ravalomanana « jeune frère ». Mais la réalité en est autre. Un fossé sépare actuellement les « frères ennemis ».

Les quelques chefs d’Etat Africains, qui se sont réunis à Addis Abeba vendredi dans le cadre du sommet de l’organe central de l’OUA, estiment qu’une transition est nécessaire pour sortir de la crise. La réconciliation nationale, selon eux, devrait déboucher sur une nouvelle élection et un gouvernement de consensus, exactement à l’image de l’Accord de Dakar, le 18 avril. Une façon pour eux, explique un homme politique malgache proche de Ravalomanana, de sauver leur « frère » Didier. Et en même temps de tenter d’écarter du pouvoir Marc, cet « inconnu », qui n’a jamais fréquenté le club des dictateurs, plutôt novice en politique mais qui a pu détrôner un vieux loup de la politique malgache qui gardait jalousement le pouvoir pendant une vingtaine d’années.

Au sommet d’Addis Abeba, Marc Ravalomanana, qui préférerait arrêter toute négociation avec Didier Ratsiraka, s’est fait représenter par une délégation dirigée par le Vice-Premier ministre, Narisoa Rajaonarivony.

Aucune solution durable n’est sortie de la rencontre d’Addis-Abeba. Sur le terrain, les partisans de l’ancien président, Didier Ratsiraka, ne contrôlent plus que 10% du territoire malgache. Il ne leur reste plus qu’une partie de la province d’Antsiranana (Nord) et une partie de la province de Toamasina (Est).