vendredi , 3 mai 2024
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A deux mois et demi de son référendum constitutionnel, la HAT tâtonne encore sur les voies et moyens. Le débauchage d’un membre de la commission électorale pour en faire le ministre de l’Intérieur remet en cause la séparation des actions des deux institutions en matière d’organisation des élections. La seule certitude est l’utilisation du bulletin unique pour la première fois.

Tandem ministère de l’intérieur – CENI : l’incertitude électorale

L’administrateur civil est malgré lui au centre de la polémique. Ce membre de la CENI a été muté au poste de ministre de l’Intérieur. Sa nomination crée aussi un certain malaise vu que le corps des administrateurs avaitt menacé de paralyser l’administration si ce n’est pas l’un des leurs qui est placé à la tête du ministère. Cet excès de corporatisme a été justifié vu que la HAT a voulu mettre en place un gouvernement de technicien. Il n’est pas sûr que de telle revendication ne soit que l’une des exceptions irrationnelles de la transition.

Le ministre de l’Intérieur a tenté de rassurer l’opinion. « On va pas faire le travail de la CENI », a-t-il déclaré lors de sa prise de fonction, soulignant que la commission reste la maîtresse des opérations électorales. « Le ministère fournit un appui dans les préparatifs des élections à la demande de la CENI », a-t-il ajouté. Monsieur Jean tente de balayer les doutes suscités par son « affectation » en affirmant que l’objectif est toujours, qu’il soit membre de la CENI ou ministre, d’avoir des résultats d’élections fiables et transparents. 

La ministre de l’Intérieur évincée par les administrateurs civil a rappelé les préparatifs déjà engagés par le département sous sa direction. Cécile Manorohanta évoque l’adoption d’un nouveau logiciel qu’elle juge plus performant pour traiter la liste électorale. Les autres opérations sont le recensement des électeurs à partir d’un recomptage par famille ainsi que les jugements supplétifs pour donner un acte de naissance et une carte d’identité aux personnes non recensées.

Du côté de la CENI, rien n’est prêt mais on affirme être dans le temps. L’imprimerie nationale a déjà été prévenue de la commande d’un peu plus de 8 millions de bulletins uniques. L’appel aux électeurs a déjà été fait et le rendez-vous des urnes fixé au 12 août 2010. Seulement, la question à mettre sur le bulletin unique n’est pas encore défini. Le projet de constitution à faire valider par le peuple est loin d’être prêt. De même, le dialogue national censé le valider a été ajourné.  Le conseil consultatif constitutionnel est finalement sur pied mais avec deux semaines de retard.

Pour meubler le vide, la CENI entreprend des actions symboliques signifiant que les préparatifs des élections sont en route. Une campagne de sensibilisation des électeurs sur l’utilisation du bulletin unique est lancée dans quelques régions mais son impact est très discret. Très attendue à propos de la refonte de la liste électorale, le président de la CENI affirme que la publication est en bonne route. Hery Rakotomanana mise sur l’efficacité des centres informatiques régionaux qui ont permis de déconcentrer le traitement. Les élections de la HAT sont officiellement sur la bonne voie mais rien n’est encore assuré d’être fait à temps.