vendredi , 26 avril 2024
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L’énième mission de Marius Fransman n’a pas fait évoluer la situation. La satisfaction affichée de la SADC sur sa médiation laisse toujours perplexe. Après avoir simplifié l’équation à deux inconnues, les médiateurs ont essayé de retourner le problème en impliquant plus de facteurs. La crise malgache est de plus en plus difficile à résoudre. L’on peut s’attendre à une sanction ou un arbitrage pour imposer une décision ou une position de la communauté internationale.

Troïka: un rapport vide pour le Sommet de la SADC ?

La SADC semble insister à connaitre la position de certains protagonistes, qui est pourtant une donnée connue. L’émissaire Marius Fransman a entendu les dirigeants de l’armée qui sont des pro-Rajoelina et acteurs du changement anticonstitutionnel de gouvernement en 2009. Les mouvances Ravalomanana, Rajoelina et l’armée constituent les principales forces « politiques » dans le pays. Quid de leur position ?

Marc Ravalomanana veut rentrer au pays comme le stipule l’article 20 de la Feuille de route et se présenter aux élections après avoir été évincé par un coup d’Etat. Andry Rajoelina veut empêcher par tous les moyens celui qu’il a renversé de revenir au pouvoir. Le président de la HAT fait tout pour éviter ou retarder un retour au pays du dernier président élu en brandissant la note explicative ou article 45. Pour les chefs de l’armée qui sont devenus des adversaires politiques du président Ravalomanana, ce dernier ne peut pas revenir au pays, car cela n’amènerait pas la paix.

La Troïka a noté que toutes les parties prenantes pensent que le retour de Ravalomanana en tant qu’ancien président, soit se faire dans un environnement politique apaisé et propice à un tel évènement. Qui va décider que ces conditions sont réunies ? Les déclarations provocatrices de Rajoelina laissent présager que l’environnement de sera jamais apaisé ni propice le moment.

La SADC n’a pas su ni pu trouver un compromis une solution pour détacher le noeud principal du problème. Entre la mouvance Ravalomanana qui a tout à gagner et une mouvance Rajoelina et les leaders de l’armée qui ont tout à perdre, il fallait insérer d’autres facteurs. Les autres signataires de la feuille de route avaient prévenu que toute modification dudit document devrait leur être soumise.

Les consultations de monsieur Fransman lui ont permis de trouver un point sur lequel les parties prenantes malgaches semblent d’accord. La feuille de route est la voie pour mener vers les élections. Il reste encore à trancher la question sur la possibilité des deux protagonistes Ravalomanana et Rajoelina de se faire départager par le verdict des urnes ou au contraire l’éviction volontaire ou forcée de ceux-ci de la prochaine élection présidentielle.

Le document en lui-même n’est pas à remettre en cause, c’est son application ou le fait qu’il n’est pas appliqué à la lettre qui pose problème. La mouvance Rajoelina croyait avoir gagner une légitimité après voir mis en place les institutions qu’elle contrôle unilatéralement, y compris l’Assemblée nationale présidée par un opposant à l’autorité de facto.

Une attente de quelques heures pour être reçu par l’émissaire de la SADC est déjà un drame, le complexe de la non-reconnaissance internationale revient au galop. « C’est une méprise des institutions », s’offusquent les parlementaires de l’UDR-TGV.

La mouvance Zafy est moins tendue et constate l’impuissance de la SADC qui n’est pas habilitée à résoudre la crise malgache. Le camp de l’ancien président prône le dialogue malgacho-malgache et veut revenir à la fondation même de la société : le fihavanana. Qui peut ramener les malgaches à cette entente cordiale et respectueuse ?

La société civile est elle-même divisée à force d’avoir une position proche de celle d’une mouvance politique. Le FFKM se fait désirer et n’a pas toujours absout le coup de force dont elle a été victime en 2009. Ironie de l’Histoire, ce sont les étrangers qui sont attendus pour jouer ce rôle. Comme la SADC incommode la HAT, l’OIF et la COI sont de plus en plus demandés.