jeudi , 2 mai 2024
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Le ministre de la Défense et ses collègues sont intervenus sur le terrain des médias pour signifier qu’ils ne restent pas les bras croisés malgré leur impuissance avérée face au syndrome Remenabila. Des morts sont enregistrés dans le rang de l’armée et les villageois sont livrés à eux-mêmes pour se défendre des malaso dans le sud du pays. L’incompétence à haut niveau de l’armée et de la gendarmerie se paie cher en vie humaine.

Vols de zébus : l’armée annonce enfin une vraie riposte

Ce n’est pas la première fois que les commandements de l’armée déclarent un déploiement d’hommes et de moyens pour mettre fin à la terreur qui sévit dans plusieurs régions du pays. En une semaine, la situation est devenue complètement incontrôlable.

Quelque 150 dahalo tués, dont plus de cent abattus par des villageois, au moins 4 gendarmes et 2 militaires tués, quelques pertes dont le chiffre reste dans la discrétion dans le rang de la population, 2 000 zébus volés dont la moitié ont été récupérés, le bilan s’alourdit chaque jour.

Le général Rakotoharimasy,ministre de la Défense de la HAT, reprend le… micro pour mettre fin à tout cela. L’armée a envoyé des renforts en hommes pour appuyer les éléments en poste dans le sud. Ainsi, une centaine d’hommes ont été envoyés sur les trois points chauds du moment, à savoir Belo sur Tsiribihina, Betroka et Ranomafana dans la région Anosy.

La nouveauté est que le contingent dépêché pour faire la guerre aux dahalo seront mieux armées. Quel genre d’artillerie lourde aura-t-il à sa disposition. L’hélicoptère armé de fusil et de canon ne serait-il plus un fantasme. En tout cas, l’appareil sera basé à Ihosy. Sera-t-il armé ou ne servira qu’à la reconnaissance ?

Le ministre de la Défense a salué le courage des villageois qui ont fait de l’autodéfense pour repousser les attaques des dahalo dans la région Anosy. Il leur vole pourtant les mérites en mettant en avant la formation que l’armée donne à ces simples citoyens pour défendre leur village. Lucien Rakoharimasy évoque l’importance d’une « autodéfense villageoise dans les règles de l’art ». Ce qui veut dire : « ne tuer que dans le cas de la légitime défense ».

Le discours est politique et ne tient pas compte de la situation vécue par les habitants lors des attaques de leur village par des dahalo armés et sans pitié. « Le but n’est pas de les tuer, mais de les amener devant la justice », rajoute le ministre Rakotoharimasy qui ne semble pas être conscient de la gravité de la situation sur le terrain pour mettre en doute sur la légitime défense des villageois attaqués. 

Les 110 dahalo tués par les villageois dans l’Anosy ne sont qu’une exception. Généralement, les voleurs de zébus gagnent la bataille et emmènent dans leur fuite le corps de leurs camarades tombés. Au lendemain de l’attaque à Belo sur Tsiribihina qui a décapité la compagnie de l’armée et la brigade de la gendarmerie, précédée de la mort d’un militaire et de deux gendarmes à Betroka, cette dernière localité a été une nouvelle fois le théâtre d’une attaque.

Les dahalo ont appliqué une nouvelle stratégie. Ils n’étaient que 80 hommes à donner l’assaut dans le village. Ils étaient plus de 200 pour sécuriser le convoi de zébus et repousser les villageois partis à leur poursuite. 

Les renforts envoyés notamment de Sakaraha pour chasser les bandits qui ont causé la mort des gendarmes de Betroka ont dû rebrousser chemin une fois devant le « kizo », la petite forêt où passent les zébus volés. Cette zone stratégiquement inaccessible reste la force des dahalo. Est-elle contrôlée par l’insaisissable Remenabila ? De nombreuses attaques sont perpétrées au nom du grand chef des dahalo.

Les autorités locales relativisent affirmant que cela pourrait être une stratégie pour faire peur à la population. Evitant de se mouiller, les commandements de l’armée annoncent la possibilité d’envoyer des unités spéciales pour traquer les chefs des dahalo. Ce n’est qu’une possibilité comme faire appel à l’aide de l’armée française basée à La Réunion.