26 juin: L’auto-goal de la Françafrique

Lundi déjà, le Président Wade, qui avait abrité les discussions précédentes à Dakar, a indiqué sur les ondes de la BBC qu’il considérait que la décision de ne pas reconnaître Marc Ravalomanana risquait de provoquer une « flambée de violence ». « Qui sommes nous pour imposer une élection aux Malgaches qui n’en veulent pas? » a-t-il ajouté.

Aujourd’hui, c’est toute la Communauté Internationale, Etats-Unis en tête, qui montre aux yeux du monde sa décision de laisser au nouveau Président une chance de faire ses preuves. En effet, lors de la cérémonie officielle de la fête de l’indépendance, les représentants des plus importants bailleurs de fond ont fait acte d’une présence remarquée. Le Japon, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Union Européenne, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) et bien d’autres étaient présents. La France était la grande absente.

Comme pour marquer cette distinction de taille, le Président Chirac déclarait aujourd’hui vouloir continuer à « soutenir les initiatives de l’OUA » tant décriée par les Malgaches. Il continue à vouloir imposer le dialogue avec Ratsiraka à l’heure où les actes terroristes, perpétrés par ses partisans, sont des plus violents. Est-ce ainsi que la France pense pouvoir rester crédible aux yeux des Africains?

Comment la France va-t-elle se sortir de ce mauvais pas? On aura peut-être la réponse à la sortie du sommet du G8 où M. Chirac rencontre MM Bush et Wade.

En tous les cas, pour Madagascar, c’est un ouf de soulagement, une étape importante dans le processus d’alternance démocratique difficile qu’elle vit en ce moment. On peut espérer que le raffermissement de la position de la Communauté Internationale aidera à calmer les ardeurs génocidaires de certains partisans de l’ancien Président.