vendredi , 17 mai 2024
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Pour préserver ses acquis et ceux de ses alliés, Andry Rajoelina se met au-dessus du consensus. Il prend l’initiative unilatérale de mettre en place les institutions de la transition prévue dans les accords de Maputo en confiant la mission à son premier ministre Monja Roindefo. Comme défi, il se donne que+lques mois pour faire changer d’avis la communauté internationale.

Andry Rajoelina s’approprie les accords de Maputo : le défi unilatéral

Andry Rajoelina insiste à renforcer son régime de transition de fait, défiant les trois autres mouvances politiques, les recommandations des médiateurs du groupe international de contact et de la communauté internationale dont le Secrétariat général de l’ONU. « J’appelle le premier ministre Monja Roindefo à constituer un gouvernement de consensus dans un délai de 72 heures », c’est la grande déclaration promise par le chef de la transition qui s’accroche comme prévu à son poste.

Le président de la HAT fait donc le forcing pour devenir le président de la transition et maintenir Monja Roindefo à la tête du gouvernement. « Le changement est souhaité par la majorité (sic), laissez de nouvelles têtes diriger le pays », clame Andy Rajoelina. Il a envoyé un message aux trois anciens présidents et non moins chefs de file de mouvance. « C’est de la bénédiction que nous vous demandons… nous allons accomplir ce que vous n’avez pas réussi », a-t-il poursuivi avec une certaine suffisance.

La solution unilatérale conforte la transition de fait. Andry Rajoelina ne compte pas toutefois sortir complètement des arcanes définis à Maputo. Il ordonne à Monja Roindefo de coordonner la mise en place des institutions prévues dans la charte de la transition signée à  Maputo. Est-ce que les clés de répartition sont maintenues ? Rien n’est moins sûr puisque les Forces du changement qui ont réussi à convaincre Andry Rajoelina de préserver les acquis demandent encore plus. Elles revendiquent la majorité des sièges dans toutes les institutions.

Pour essayer de convaincre la communauté internationale, Andry Rajoelina espère amadouer le Groupe international de contact en ouvrant le gouvernement Roindefo aux autres mouvances. Quelque huit ministres devraient encore compléter les 22 déjà en activité. « Nous appelons les forces vives disposées à collaborer à mettre en place un gouvernement de consensus » a déclaré le président de la HAT.

En défiant les instances internationales, le jeune Andry Rajoelina ne renonce pas à courtiser la communauté internationale. Il demande à son premier ministre d’établir une stratégie afin de s’approcher de celle-ci et de gagner la reconnaissance. « Si ce n’est pas fait d’ici quelques mois, le président de la transition va prendre une mesure adéquate », dit Andry Rajoelina. D’ici là, il demande aux malgaches d’avoir la foi et l’espoir dans le grand défi qu’il s’apprête de relever.

Quelle mesure sera prise si cette reconnaissance internationale n’est pas obtenue. Les parties malgaches ont déjà été averties que toutes initiative unilatérale ne sera pas acceptée. Y aura-t-il un nouveau consensus en changeant le premier ministre ou le régime va-t-il se plier aux exigences de la communauté internationale qui conditionne ses aides. Par sa fuite en avant, Andry Rajoelina essaie de gagner du temps en tant que… président.