dimanche , 28 avril 2024
enfrit
Le style interpelle plus d’un. Le jeune président de la Transition se lance dans une opération de charme dans la capitale pour faire oublier son prédécesseur qui refuse de lâcher prise.

Andry Rajoelina sur les traces de Marc Ravalomanana

Des rues à réhabiliter. Des ordures à enlever en cinq jours. Et l’hôtel de ville de la capitale à inaugurer d’ici un an. Andry Rajoelina se fait des pieds et des mains pour montrer que le pouvoir de Transition est à la barre et qu’il se soucie du quotidien de la population. 

Le président de la Haute Autorité de Transition repart ainsi à la reconquête de l’opinion publique tananarivienne après cinq mois de crise politique. Il a visité le chantier de l’hôtel de ville qui a du mal à redémarrer depuis un an déjà. Andry Rajoelina, accompagné de quelques uns de ses collaborateurs, a fait savoir que les travaux seront terminés dans un an. Il s’est rendu également sur l’axe routier d’Ankasina, en piteux état, qui sera réhabilité très bientôt.

Dans le même temps, Andry Rajoelina a rappelé à l’ordre la commune d’Antananarivo qui n’était pas à même, ces dernières semaines, de débarrasser à temps les ordures ménagères dans la capitale. Ordre a été donné aux différents responsables de nettoyer la ville d’Antananarivo et de lui donner un aspect plus rayonnant en cinq jours.

 L’objectif du régime de Transition est de faire en sorte que la vie quotidienne de la population revienne à la normale. Il s’agit surtout d’éviter de donner l’impression que la situation est bloquée. Pour y parvenir, Andry Rajoelina et son équipe devait, sans s’en rendre compte réellement, que la méthode rappelle un peu trop celle de son prédécesseur, mais que ce sont tout simplement les acteurs qui changent. 

A un moment où le président en exil, Marc Ravalomanana, semble de plus en plus déterminé à regagner le pays, l’équipe de la Transition devait réagir pour montrer au public que la gestion du pays a changé de mains. Il s’agissait aussi de faire un clin d’œil aux habitants de la capitale pour que ceux-ci ne cèdent pas à l’appel des sirènes. L’annonce d’un retour probable de Marc Ravalomanana à Madagascar avant la fête nationale du 26 juin tracasse en effet les membres de la Haute Autorité de Transition. A un certain moment, Andry Rajoelina en personne devait avouer que jusqu’à présent la Transition « n’a fait que gérer la crise ». 

Chez les légalistes, il est vrai, on ne parle que de la « préparation du retour de Marc Ravalomanana ». Un état de fait qui oblige les dirigeants de la Transition à montrer qu’ils maîtrisent la situation.