lundi , 29 avril 2024
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Le gouvernement Beriziky porte l'empreinte du président de la HAT. Très mauvais calcul pour la mouvance Zafy qui a dû constater que l'homme qu'elle a proposé au poste de premier ministre a obéi à Andry Rajoelina qui a imposé son interprétation de l'article 6 de la feuille de route. Le gouvernement de la désunion nationale veut avancer coûte que coûte. Le leader TGV espère que les ministres qui n'ont pas répondu présents vont monter dans le train.

Beriziky forme un gouvernement sous les ordres de Rajoelina

L’ancien président Zafy a cru jouer finement, il est tombé dans le piège de la HAT. C’est finalement Andry Rajoelina qui a imposé au premier ministre Omer Beriziky la répartition des portefeuilles ministériels. Le TGV garde en place ses petits soldats qui ont participé au processus de coup d’Etat militaro-civil de 2009. Avec un PM issu de l’UDR-C, le parti de la mairie d’Antananarivo a blindé sa position en nommant Hajo Andrianainarivelo vice premier ministre chargé du Dévéloppement et de l’Aménagement du territoire. Non seulement il a survécu à une gestion catastrophique du dossier foncier mais il a eu une promotion : numéro 2 du gouvernement et commercial des Trano mora !

Le TGV maintient en place ceux qui sont chargés de défendre son pouvoir à commencer par l’inévitable ministre de la Justice Christine Razanamahasoa, grande spécialiste des prisonniers politiques. Le ministre de la Communication Harry Rahajason a montré ses compétences pour contrôler la presse. Ny Hasina Andriamanjato bénéficie de son image d’incontournable ministre des Postes et Télécommunications. Totalement dépassé en matière de nouvelles technologies, le TGV le maintient pour des raisons politiques.

Le président de la HAT a maintenu les commandements de l’armée proche de la mouvance Rajoelina. Le ministre de la Défense Lucien Rakotoarimasy est intouchable. Le général Randrianazary est aussi maintenu à la gendarmerie mais cette fois-ci en tant que ministre. Y aura-t-il deux armées ? Très disputé, le ministère des Affaires Étrangères a été gardé par la mouvance Rajoelina même si l’intéressé Pierrot Rajaonarivelo s’en défend. Enfin, Hery Rajaonarimampianina est maintenu aux finances. Son départ a été réclamé par les opposants, l’expert comptable jouit de son statut de technicien malgré ses accointances avec la mouvance Rajoelina.

Les miettes pour les opposants

L’équilibre du pouvoir souhaité par les mouvances d’opposition n’aura pas lieu dans le gouvernement Beriziky dominé largement par la mouvance Rajoelina. Cette dernière a même placé des amis aux autres postes clés qu’elle a lâchés comme Florent Rakotoarisoa à l’Intérieur et Pierrot Rajaonarivelo à la diplomatie. Seul Régis Manoro de la mouvance a hérité de l’Education nationale que l’on s’arrache habituellement avant les élections. Pierrot Botozaza de la mouvance Ravalomanana a été placé n°3 derrière un UDR et un TGV en tant que vice-PM chargé de l’économie et de l’industrie. Ces deux personnalités ont été présentes à Iavoloha malgré l’injonction de leur mouvance respective qui ne reconnaît pas la formation du gouvernement.

Mamy Rakotoarivelo rapporte que deux membres de sa mouvance ont cédé aux sirènes de la HAT malgré l’ordre de ne pas accepter de faire partie de ce gouvernement imposé par Rajoelina. Albert Zafy se montre encore plus amer. « La feuille de route dit que le premier ministre choisit les ministres selon les propositions des parties prenantes et que Andry ne fait que signer », s’insurge-t-il. Celui qui appelle affectueusement le président de la transition par son prénom constate qu’Omer Beriziky a cédé à la pression de Rajoelina pour former ce gouvernement à dominance HAT. « Andry a voulu garder certains ministères parce qu’il veut étouffer les dossiers puants (sic) ». Sur les 10 ministres des deux mouvances, 5 ont respecté la consigne politique de leur chef de file. Finalement, Omer Beriziky n’a pas fait double jeu, il a toujours été dans son camp.