mercredi , 8 mai 2024
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Le camp de l'amiral Ratsiraka entame une vaste opération de quête d'argent, tandis que sur le terrain militaire les forces gouvernementales tentent de progresser.

Didier Ratsiraka en quête d’argent

Mission difficile pour le camp de l’ex-chef d’Etat, Didier Ratsiraka, pour trouver de l’argent afin de financer ses actions de déstabilisation du nouveau pouvoir, alors que sur le champ de bataille, les forces gouvernementales ne cessent d’avancer. La ville de Majunga (Ouest), après Sambava et Antalaha (Nord), semble inéluctablement entrer dans les épreuves de force militaire. Les coups de feu, selon une source locale, ont commencé à résonner ces dernières heures dans la cité des fleurs. Car depuis plusieurs jours, la population s’attendait à une arrivée imminente du président de délégation spéciale, Pierre Tsiranana, nommé par le nouveau gouvernement pour remplacer le gouverneur de province pro-Ratsiraka.

Ce qui fait qu’aujourd’hui, deux provinces, Antsiranana et Majunga sont concernées par l’offensive militaire du gouvernement de Jacques Sylla, dans le but d’installer l’effectivité de l’administration Ravalomanana, le président élu. L’opération de renversement des trois gouverneurs Ratsirakistes devraient, selon une source militaire, avoir lieu simultanément, dans les provinces d’Antsiranana, Majunga et Tuléar, sauf que dans cette dernière province, trois officiers et un Commissaire de police sont retenus en otage par l’équipe du gouverneur local, retardant le début de l’intervention des forces gouvernementales.

Dans l’autre camp, Didier Ratsiraka, tente tant bien que mal de renflouer sa caisse. Depuis le mouvement populaire de 1991, l’ancien président malgache, avec son équipe, entretenait une relation mystérieuse avec l’argent. Les quelques milliards de francs malgaches perquisitionnés au domicile même de son Premier ministre, Tantely Andrianarivo, placé en résidence surveillé à Antananarivo, en témoignent.

Actuellement, les agents des trésors publics malgaches, sur tout le territoire, n’étant plus autorisé à décaisser quoi que ce soit en faveur du camp Ratsiraka, l’amiral tente, par diverses moyens, de trouver de nouvelles sources de financement. C’est dans ce sens qu’une nouvelle taxe pétrolière a été appliquée dans certaines provinces, mais provoquant le tollé général du côté des automobilistes et des transporteurs, notamment à Toamasina, où M. Ratsiraka se retranche. Les prix des carburants ayant doublé. A cette tentative s’ajoute la mise en vente aux enchères des marchandises stockées, depuis le début de la crise, au port de Toamasina.