mardi , 7 mai 2024
enfrit
Tamatave, Fort-Dauphin, Sainte-Marie, Ambanja et Morondava. Ces villes vivent des heures décisives mettant particulièrement en avant la détermination de la population d'en découdre avec les « sécessionnistes »

En province, la population prend le pouvoir

A Tamatave depuis plusieurs jours, et selon plusieurs sources sur place, les « Zatovo », une bande de jeunes gangster financée par le « gouverneur » Lahady emploie les médias publics régionaux et diffusent des tracts visant à terroriser la population. Les Zatovo menacent les « immigrants » de la région, leur demandant de fuir ou de craindre la mort.
D’après un témoin sur place « le fait qu’ils aient pu s’exprimer sur la télévision régionale prouve qu’ils bénéficient du soutien des autorités locales. »
Tentant de faire le contre-poids de l’ultimatum lancé par le gouvernement aux forces armées dissidentes, les Zatovo ont donné jusqu’à aujourd’hui lundi aux « immigrants » pour quitter la région de Tamatave. Pourtant, on apprenait hier que la population toute entière entend se défendre contre ces miliciens et aurait déclaré la grève générale.

Ce même type de propagande raciste était diffusée depuis Antananarivo sur la chaîne « Super TV » appartenant à Ratsiraka. L’émetteur étant gardé par des forces armées pro-Ratsiraka, une attaque de cette chaîne aurait été tentée samedi soir par les forces de l’ordre légalistes. Nous n’avons à cette heure-ci pas encore de confirmation du succès de l’opération.

A Fort-Dauphin, à l’extrême sud, la population aurait menacé le préfet pro-Ratsiraka qui se serait sauvé. La population aurait alors levé les barrages bloquant l’aéroport.

Sur l’Ile de Nosy-Be, au nord du pays, la population se félicitait du départ du Lieutenant Colonel Coutiti et de sa bande qui sévirait maintenant à Ambanja à la recherche de militants pro-Ravalomanana.

A Morondava, la semaine dernière, l’envoi d’une délégation du gouvernement a permis de définitivement nettoyer la ville des barrages antiéconomiques.

Si ces manifestations se généralisent, cela tendrait à démontrer ce que beaucoup répétaient souvent: « il n’y a qu’une poignée de terroristes et ils n’arriveront pas à tenir toute une population en otage. »