jeudi , 2 mai 2024
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Le deuxième homme fort de la transition de fait de Andry Rajoelina a été confirmé en tant que tel en se voyant confier la constitution d’un gouvernement inclusif. Monja Roindefo mise sur les jeunes et les diplômés pour recruter en 72 heures les quelques ministres qui vont compléter son gouvernement.

Gouvernement Monja Roindefo II : faire de l’unilatéral un consensus

Par une initiative unilatérale et logiquement contestée par les trois autres mouvances, le président de la HAT demande à son premier ministre de constituer un gouvernement de consensus. Comme ce dernier est compromis dès le départ, Monja Roindefo essaie d’arrondir les angles. « Ce sera un gouvernement neutre, inclusif et consensuel dans sa composition », dit-il.

Aussitôt, le premier ministre de Andry Rajoelina se contredit. Point de consensus sur le nombre de ministre, les 70% iront de facto aux Forces du changement, l’alliance qui a défendu bec et ongles le tandem Rajoelina-Monja Roindefo à la tête de la transition. Le locataire de Mahazoarivo n’a pas voulu dire combien de ministre il aura sous ses ordres. En tout cas, la liste risque de s’allonger : « il y aura des directions qui deviendront des ministères ou des secrétariats d’Etat ».

Le premier ministre Roindefo revendique cette majorité au sein du gouvernement alors que les trois autres mouvances crient au hold-up. « Il est juste que les Forces du changement soient majoritaires car elles sont les plus nombreuses si l’on considère le nombre de partis politiques (sic) », a-t-il déclaré.

Le chef du gouvernement TGV a par ailleurs remercié ces partis de l’avoir soutenu. Il s’est montré reconnaissant vis-à-vis du président de la HAT d’avoir renouvelé sa confiance, sans oublier de saluer l’armée « qui soutient la mise en place d’un gouvernement stable ».
 
De quoi le gouvernement Monja Roindefo II sera-t-il fait. « On ne sollicite pas que les personnalités issues de la mouvance Rajoelina ; il y aura aussi les autres mouvances, les différentes forces vives, la société civile, les opérateurs économiques… » Le premier ministre de TGV mise aussi les trois autres mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka.

Il se montre toutefois réaliste. « On verra pour ce qui est de la non-participation de ces trois mouvances », dit Monja Roindefo. La stratégie de la mouvance Rajoelina pour donner un aspect inclusif et consensuel à son gouvernement consiste à débaucher des personnalités issues du parti TIM ou de l’alliance démocratique connu sous l’appellation des légalistes. « Il y a déjà de la disponibilité » a laissé entendre Monja Roindefo.

Le gouvernement Roindefo traduit la volonté de Andy Rajoelina de gouverner le pays comme s’il était investi d’un mandat électif. « La mission du gouvernement consiste à garantir la sécurité, à améliorer le niveau de vie du peuple malgache, à mettre en place une bonne gouvernance et à assurer le passage vers la 4ème république ».

Si Monja Roindefo affirme que, « en général, l’esprit de Maputo I est respecté », les trois autres mouvances ont condamné l’initiative unilatérale et l’absence de consensus. Et pourtant, l’objectif de Andry Rajoelina est de satisfaire l’attente du GIC qui souhaite un gouvernement de consensus à Madagascar. En débauchant des éléments issus des autres mouvances, le TGV veut faire reconnaître un consensus de… fait.