lundi , 29 avril 2024
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Le parti MFM a fait de la sortie de prison de leur fondateur un combat. Les réputés bouillants militants mettent la pression sur la HAT pour que les résolutions des accords de Maputo soient appliquées. C’est une condition pour la participation à la deuxième rencontre dans la capitale mozambicaine.

Le MFM se rebiffe, Manandafy toujours en prison

Depuis le refus de Manandafy Rakotonirina de signer des engagements à la demande du procureur de la République, le parti MFM hausse le ton. « La mouvance Rajoelina impose des conditions aux prisonniers politiques », dénonce Rapelanoro membre du bureau politique. Le fondateur du MFM arrêté pour usurpation de fonction en sa qualité de premier ministre des légalistes refuse de sortir dans de telles circonstances.

« On ne va pas participer à la rencontre de Maputo II si tous les prisonniers, y compris Manandafy Rakotonirina ne sont pas remis en liberté », prévient Rapelanoro. Des propos auxquels a tout de suite réagi la ministre de la Justice de la HAT.

« C’est Manandafy Rakotonirina qui agit contre les accords de Maputo », se défend Christine Razanamahasoa. Elle explique que les engagements des prisonniers politiques sont de vigueur jusqu’à l’adoption de la loi d’amnistie.

Pour le parti MFM, la priorité est la mise en liberté sans condition de Manandafy Rakotonirina. Cette revendication se heurte à des procédures que la ministre Razanamahasoa qualifie de matérialisation de l’accord de Maputo.

Sur le plan politique, le MFM s’en tient à deux points majeurs. Primo, le parti de Manandafy réclame la mise en place d’un vrai gouvernement de transition vers la démocratie. Il émet des doutes sur le fait qu’un coup d’Etat puisse aboutir à des fondations d’une république démocratique.

Secundo, le MFM souhaite un assainissement démocratique dans la pratique de la politique dans le pays. Le parti « légaliste » dénonce l’attitude de la mouvance Rajoelina, en particulier la tendance Force du changement qui fait campagne contre les accords de Maputo.

Le bureau politique du MFM estime que de telle manœuvre de déstabilisation ne devrait plus faire partie du jeu démocratique, insistant sur l’importance du respect de la parole donnée et des actes signés.

Le MFM s’active aussi dans les régions. Dans le Vakinankaratra, les militants se mobilisent avec des alliés comme le parti ALDR. Dans un communiqué conjoint, ils font part de leur inquiétude sur la faisabilité de la mise en place d’une transition consensuelle et inclusive.

« Bien que le régime de transition ne soit pas encore installé, les accords de Maputo ne sont déjà plus respectés », note le MFM. Le parti rejette les revendications de victoire lors des négociations politiques en Mozambique qu’une certaine mouvance essaie d’interpréter en sa faveur. Il regrette que des formations politiques fassent appel aux militaires afin de contester les accords de Maputo.

Le MFM est l’une des rares voix à s’élever pour défendre les accords de Maputo. Dans la mouvances Rajoelina, que ce soit des représentants de la société civile, des responsables de l’armée, des chefs de partis, on dénonce en chœur les accords politiques qui ont fait perdre aux passagers du TGV de nombreux acquis. En tout cas, selon le parti de Manandafy, « la vraie transition pourrait ne pas se réaliser et les élections démocratiques seraient compromises » si les fondations de Maputo I sont détruites.