dimanche , 12 mai 2024
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Dénouement en queue de poisson pour les négociations de Dakar II, suscitant paradoxalement le soulagement dans le camp du président élu, Marc Ravalomanana.

Le statu quo après Dakar II

Un accord signé à Dakar entre Marc Ravalomanana, le président élu, et Didier Ratsiraka, le sortant, aurait sans doutes, comme la dernière fois, suscité la déception dans le camp du nouveau président malgache. Dakar II, qui s’est finalement tenu au cours du week-end, n’a pas permis de sortir un accord politique entre les deux protagonistes de la crise malgache. Le second round des négociations auquel participaient notamment les présidents africains Abdoulaye Wade (Sénégal), Denis Sassou Nguesso (Congo), Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire), et Blaise Compaoré (Burkina Faso), ainsi que le Secrétaire général de l’OUA Amara Essy, et Ibrahima Fall, représentant le Secrétariat général de l’ONU, n’a pas permis de trouver la solution idoine à la crise.

 » Les gens en sont plutôt ravis « , commente un journaliste.  » C’est une bonne chose « , affirme un universitaire malgache. Sur place, la population attend la réaction des deux parties adverses, tandis que les initiateurs de la rencontre refusent de parler d’un  » échec « . Le dossier, en attendant, est renvoyé à l’organe central de l’OUA.

Position de force

Représenté par ses principaux négociateurs lors de la première rencontre qui s’est tenue à Antananarivo au moment fort des manifestations de rue, Didier Ratsiraka, au cours de Dakar II, selon des sources concordantes, continuait à revendiquer une transition et une nouvelle élection. Fort du ralliement de l’armée, et soucieux de l’opinion générale de ses partisans et électeurs, Marc Ravalomanana insistait sur la nécessité de prendre en compte le résultat officiel de la présidentielle publié par la Haute Cour Constitutionnelle. Un verdict qui le déclare élu au premier tour du scrutin du 16 décembre.

Sur le terrain militaire, Marc Ravalomanana est actuellement en position de force. Raison pour laquelle ses partisans continuent à exiger plutôt des actions que des négociations. C’est la conquête de la province d’Antsiranana qui focalise aujourd’hui encore l’attention. Les forces gouvernementales auraient effectué une nette progression vers le Nord de Sambava, selon une source locale, et tentent de récupérer la ville de Vohémar, avant un probable assaut sur Antsiranana, le chef-lieu de province, où le gouverneur pro-Ratsiraka, Gara Jean Robert, aurait commencé à évacuer des mobiliers de son bureau.