samedi , 27 avril 2024
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On veut bien négocier mais pas éternellement. Après la mouvance Rajoelina qui continue à gouverner et à agir unilatéralement, celle de Marc Ravalomanana ne voit pas non plus la nécessité de continuer une interminable l’option du dialogue. Le rendez-vous des quatre mouvances à Maputo avec la présence des chefs de file sera probablement l’ultime chance d’un consensus politique.

Maputo, la rencontre de la dernière chance pour un consensus politique

De cette crise politique qui mine le pays et son économie depuis le début de l’année, il faudra trouver un vainqueur.  Dans le meilleur de cas, le consensus triomphera. Cela suppose un retour vers l’ordre constitutionnel, à savoir le rétablissement du président élu mais avec des pouvoirs redéfinis, d’une part, le maintient d’une autorité de transition et d’un gouvernement d’union nationale, d’autre part.

Dans le camp de la mouvance Rajoelina, on revendique déjà la victoire. Cette dernière daterait du 17 mars 2009 quand, le jeune maire d’Antananarivo autoproclamé président de la Haute Autorité de la transition et ayant formé un gouvernement insurrectionnel avait réussi à prendre le pouvoir des mains du directoire militaire à qui le président Ravalomanana avait confié une mission. Pour la HAT, l’enjeu de Maputo sera de confirmer le régime de transition en réussissant à faire intégrer quelques éléments issus des autres mouvances.

Pour la mouvance Ravalomanana, toutes les options restent ouvertes mais il faut d’abord épuiser les chances d’un consensus issu du dialogue. Fetison Andrianirina a prévenu que Maputo sera la dernière étape. La lutte pour la reconquête du pouvoir ou pour le rétablissement de la légalité risque de prendre une nouvelle tournure. Toutefois, le TIM est ouverte à la proposition d’une élection présidentielle dans un bref délai, à laquelle doit participer le président évincé par un coup d’Etat.

Peu loquace sur ses véritables ambitions immédiates et dans un futur proche, la mouvance Ratsiraka se contente d’une amnistie pour les membres de l’Arema condamnés dans le cadre de la crise politique de 2002. Si elle obtient gain de cause, elle aura à résoudre une rivalité interne et régler son différend avec l’imposant dissident Pierrot Rajaonarivelo avant d’affronter les élections dans la sérénité. La mouvance Ratsiraka mise plus sur la médiation internationale vu déjà la position des membres de la HAT contre son implication dans la résolution de la crise.

Albert Zafy veut toujours être le père de la réconciliation nationale. Le professeur sème le doute sur ses véritables intentions. Ayant boycotté la rencontre d’Addis Abeba qu’il a qualifiée de réunion d’information, l’ancien président veut l’égalité des chances entre les différentes mouvances et le partage équitable du pouvoir. Ayant déjà dirigé une transition avant d’en être victime, l’on peut dire qu’il connaît un rayon sur la question.

Si la rencontre de Maputo échoue, Andry Rajoelina a le champ libre pour gouverner la transition de manière unilatérale. La HAT va-t-elle assumer le coup d’Etat et continuer à défier la communauté internationale. Le TGV fera-t-il machine arrière sous la pression des sanctions qui tomberont et qui seront de plus en plus lourdes. La  clé de la crise sera de faire plier Andry Rajoelina et sa mouvance qu’un gouvernement issu d’un changement anticonstitutionnel  est inacceptable. Le changement est inévitable, reste à le faire dans le consensus pour retrouver la voie légale et démocratique.