vendredi , 3 mai 2024
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En intervenant par téléphone sur la Place de la légalité, le président évincé Marc Ravalomanana a rassuré ses partisans sur le caractère non définitif de l’attribution des rôles à la tête de l’exécutif de la transition inclusive et consensuelle. Les affirmations du consultant du Groupe international de contact, Ablassé Ouedraogo, ne valent pas une décision officielle.

Marc Ravalomanana réplique à Ouedraogo, « le consultant »

Tout n’est pas encore perdu pour les légalistes et partisans du président Marc Ravalomanana. Ce dernier a appelé les manifestants et les militants à ne pas se laisser décourager par les affirmations du médiateur du Groupe international de contact (GIC) selon lesquelles le rôle de président de la transition a été définitivement donné à Andry Rajoelina. Ablassé Ouedraogo n’est qu’un consultant, ce n’est pas un décideur, clame Marc Ravalomanana. Le dernier président élu reste ferme sur sa position : « Nous n’accepterons jamais qu’un auteur de coup d’Etat soit à la tête de la transition ».

Le médiateur de l’Union Africaine relativise, voire ignore, cette opposition de Marc Ravalomanana à la qualité de président de la transition de Andry Rajoelina. Ablassé Ouedraogo s’en tient à la réunion du 06 octobre à Antananarivo qui, selon lui, parachève ce qui a été commencé lors de Maputo II. Il parle désormais au nom de la communauté internationale et affirme que le plus important est d’avancer. A Addis Abeba, il s’agit de compléter les institutions de la transition qui ne sont pas encore attribuées. Ablassé Ouedraogo fait référence aux clés de répartition du gouvernement d’union nationale et les autres organes prévus. Il écarte a priori toute nouvelle discussion sur les postes de président et de premier ministre de la transition.

Marc Ravalomanana a déclaré à ses partisans que s’il a l’intention d’aller à Addis Abeba, c’est que tout n’est pas encore décidé comme le prétend le consultant Ouedraogo. Ce dernier concède que le président évincé pourra défendre ses idées mais laisse entendre que cela n’intéresse plus le GIC. Selon Ablassé Ouedraogo, la médiation internationale veut absolument que la mise en place de la transition soit achevée à Addis Abeba. Il épingle indirectement Marc Ravalomanana en insinuant que les hommes politiques devraient taire leur intérêt personnel au profit de l’intérêt du pays. Un discours qui fait échos de la propagande du président de la transition de fait. Andry Rajoelina se plait à le répéter, heureux de conserver le pouvoir qu’il a acquis par le coup d’Etat militaro-civil de mars dernier.

La présidence de la transition à la mouvance Rajoelina et un Andry Rajoelina comme président de la transition, il y a une différence. Elu maire d’Antananarivo, le jeune TGV ne veut pas lâcher les rennes du pays. Sa notoriété politique est par ailleurs basée sur le fait qu’il a réussi à renverser le président Ravalomanana. Quiconque goûte au pouvoir ne peut plus s’en passer, Andry Rajoelina qui prétend ne pas faire de la politique mais agissant par pur patriotisme n’est pas une exception.  Marc Ravalomanana, quant à lui, insiste sur le fait qu’une transition neutre ne doit pas être dirigée par l’auteur ni la victime du coup d’Etat. Il croit en l’existence d’autres solutions sans Rajoelina… ni Ravalomanana.