jeudi , 2 mai 2024
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Malgré les derniers événements qui aurait pu faire capoter d’avance la rencontre entre le président évincé Marc Ravalomanana et le chef de l’autorité de fait Andry Rajoelina, les deux parties sont toujours déterminées à renouer le dialogue. Le rendez-vous a été reporté au 28 avril 2010.

Rencontre de Johannesburg reportée, la HAT toujours déterminée

La HAT publie un communiqué pour démentir les interprétations du coup d’Etat avorté, une mise en scène selon les opposants, comme étant un signe de la non disponibilité à venir à Johannesburg. Andry Rajoelina sera bien de la partie. « La HAT est déterminée à participer à cette réunion au nom de l’intérêt supérieur de la nation ». Ambohitsorohitra annonce aussi le report de la date du rendez-vous qui aura finalement lieu le 28 avril 2010. Le service de communication de la HAT évoque un souci de coordination afin que la signature de nouveaux accords se passe dans de meilleures conditions. Ce report a été demandé par le gouvernement sud-africain. Il est justifié par un calendrier très serré du président Jacob Zuma qui se rendra au Brésil avant de traiter le cas malgache.

Malgré la réticence de ses alliés, Andry Rajoelina va y aller. Marson Evariste, membre de la HAT, maintient la pression. « Andry Rajoelina n’est pas obligé de signer des accords s’il constate que ceux-ci ne sont pas conformes aux revendications du mouvement populaire », dit-il. Ce déplacement du jeune TGV est reconnu comme étant incontournable car « si le président de la HAT ne va pas à Johannesburg, la France le lui reprocherait ». La France qui, selon Marson Evariste, « cherche une solution acceptable et qui ne vise pas à évincer Andry Rajoelina ».

La mouvance Rajoelina réfute les insinuations selon lesquelles le projet de coup d’Etat avorté à Ambohijanaka est une manœuvre pour annuler le rendez-vous de Johannesburg. « La mouvance Ravalomanana condamne toute tentative de faire capoter la rencontre du 25 avril (28), un dernier recours pour résoudre la crise », a déclaré Fetison Andrianirina. Celui qui devait être co-président de la transition a qualifié les derniers bruits de bottes comme une opération visant à déstabiliser les pourparlers. Il estime que personne ne tirera bénéfice de l’échec de cette ultime négociation.

Samedi 17 avril, les trois mouvances ont renoncé à investir la place de la démocratie d’Ambohijatovo, toujours fermée aux opposants à la HAT, afin de ne pas donner un prétexte pour ne pas aller à Johannesburg. Les mouvances Ratsiraka et Zafy militent toujours contre une éventuelle mise à l’écart. Selon, Manoro Régis, l’accord de Maputo est la clé de la sortie de crise. « Ce sont les chefs de file des mouvances qui trouveront ce qu’il y a à améliorer », plaide-t-il. Dans cette médiation impulsée par la France, le fond du problème sera discuté entre les deux premiers protagonistes de la crise, à savoir le président évincé et celui qui l’a renversé. Les deux autres anciens présidents de la Républiques prendront part aux négociations après.

Avant ce grand rendez-vous en terre sud-africaine, le débat sur les sujets de discussion entre les chefs de file anime le milieu politique. La mouvance Rajoelina essaie d’imposer sa feuille de route renforcée par la proposition de la France. La HAT ne jure que par la mise en place d’un gouvernement d’union nationale avec 12 TGV, 9 TIM, et des miettes à partager entre les autres sensibilités y compris les mouvances Zafy et Ratsiraka. Les trois mouvances s’en tiennent à l’esprit de Maputo notamment la mise en place d’une transition consensuelle et inclusive, en passant par la réconciliation nationale et l’amnistie. L’organisation d’élection sera-t-elle une étape ou une fin dans cette transition, telle est l’autre question.