samedi , 4 mai 2024
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C’est une seconde déception pour les légalistes et partisans du président Ravalomanana. Le 13ème Sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu à Syrte en Libye a occulté le nécessaire rétablissement de l’ordre constitutionnel à Madagascar. Le Groupe international de contact reprendra toutefois du service pour trouver une issue concertée à la crise.

Résolution de crise : la solution africaine au point mort

La crise politique à Madagascar après le coup d’Etat condamné par la communauté internationale ne serait plus une priorité pour l’Union Africaine. Rien que parce que le 13ème Sommet devait avoir lieu à Antananarivo, l’on pouvait s’attendre à ce que la crise malgache soit largement débattue à Syrte.  C’était sans compter sur la détermination du guide libyen Mouammar El Kadhafi à faire avancer le dossier de l’autorité africaine et surtout celui des Etats-Unis d’Afrique.

Maigre consolation pour les anti-HAT, une réunion du groupe international de contact est prévu vers le mi-juillet. Celui-ci s’est retiré devant l’impasse causée par la radicalisation des positions et le manque de volonté des différentes mouvances. Depuis, plus rien. Les négociations entre malgaches n’ont même pas repris. Cette hésitation s’explique par la nomination d’un médiateur, en la personne de Joachim Chissano, par la SADC.

L’ancien président mozambicain a pourtant la faveur des mouvances en négociation pour trouver une solution à la crise. La voie du dialogue préconisée par la SADC est aussi privilégiée par l’UA pour mettre en place une transition consensuelle et inclusive à Madagascar. Le problème est que ce dialogue est rompu depuis plus de deux semaines.

Les mouvances Rajoelina, Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka ont fait des déclarations d’intention pour montrer leur bonne foi après que le sommet extraordinaire de la SADC n’a pas donné lieu à une décision pouvant mettre fin à la crise malgache. Le soulagement a été partagé quand l’option militaire a été écartée. Les négociations n’ont pas pour autant repris car tous semblent s’en remettre au nouveau médiateur, Joachim Chissano.

Il reste à savoir si le nouvel émissaire de la SADC va s’intégrer dans le groupe international de contact. Ce qui serait bénéfique puisque la médiation menée par Ablassé Ouedraogo n’a pas donné satisfaction aux protagonistes. Ce n’est pas que l’émissaire de l’Union Africaine soit un mauvais médiateur. Les protagonistes malgaches n’ont pas donné toute la considération qu’elle mérite à cette institution qui, certes, vient de suspendre le pays tout comme la SADC l’a fait. A vrai dire, l’Union Africaine n’a aucune autorité comme pourrait avoir l’Union Européenne, le principal bailleur de fonds de la Grande Ile.