samedi , 18 mai 2024
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La récession économique, le gouvernement de la transition n’y croit pas. Le ministre de l’Economie, Fihenena Richard fait état d’un taux de croissance positive, quoique symbolique, pour le premier semestre 2009. C’est inespéré vu la crise qui a neutralisé l’économie durant au moins quatre mois.

Une croissance miraculeusement positive pour le premier semestre 2009

Le ministre Fihenena l’annonce comme une bonne nouvelle. La croissance économique durant le premier semestre 2009 est positive. Il avance un taux de 0,8%. C’est bien loin des 7,5% qui a été établi dans la loi de finance proposée à l’époque par le gouvernement Rabemananjara. C’est le secteur secondaire qui a tenu l’économie à flot. Comme depuis quelques années, les grands projets miniers sont à la base de la croissance dans le pays.

Le plan de relance de l’économie a été confié à un task force regroupant quelques ministères clés et dirigé par le chef du gouvernement de transition. La première mesure significative a été l’adoption d’une ordonnance qui permet aux sinistrés économiques lors de la crise politique d’être indemnisés par les compagnies d’assurance.

La crise qui mine les entreprises franches dans le textile et le difficile redémarrage du secteur touristique ne sont pas favorables à la croissance économique. Ces deux secteurs influencent directement le niveau de réserve de devise disponible. La HAT recherche des solutions miracles comme la venue d’investisseurs majeurs dans le pays.

En 2008, la croissance a été soutenue par les Investissements Directs Etrangers (IDE) qui représentait 16,6% des investissements dans le secteur privé, ce dernier ayant contribué à hauteur de 25,7% au PIB.

En 2009, de nombreux facteurs de croissance attendus ont été balayés par la crise, comme l’essor du secteur agricole, les activités liées à l’accueil prévu du Sommet de l’Union Africaine tels la construction d’infrastructures, le tourisme, les transports de marchandises ou de voyageurs, le commerce.

Le ministre de l’Economie du gouvernement de transition espère que le taux de 0,8% va croître progressivement. Le début de l’exploitation de l’ilménite par QMM à Taolagnaro sera déterminant.

L’industrie extractive sera encore le chef de file des investissements, le moteur de la croissance en cette période. Il n’est pas sûr toutefois que les investissements privés atteignent la prévision de 23,2% du PIB. Les millions de dollars attendus du Moyen-Orient pourraient mettre du temps à venir. Par ailleurs, à cause du gel des aides budgétaires, le secteur public est très limité dans ses investissements. L’objectif de 10,2% du PIB est sérieusement compromis.

Le bilan économique du gouvernement de transition sera catastrophique malgré l’effet d’annonce recherchée dans la publication des résultats des recettes fiscales et douanières. Le ministre de l’Economie affirme que l’inflation a été maîtrisée et la courbe des prix n’a pas beaucoup changé par rapport à l’évolution observée en 2008.

La réalité sur les produits stratégiques dont les prix devaient baisser considérablement, selon la promesse de Andry Rajoelina, est tout autre. Les prix des carburants ont un peu baissé pour monter beaucoup. L’huile alimentaire coûte finalement deux fois plus que les 2500 ariary promis… L’essence et les PPN venant de l’Arabie Saoudite restent encore un mirage.