mercredi , 1 mai 2024
enfrit
Une nouvelle mission de médiation de l'OUA séjourneà Antananarivo, mais la population est visiblement sceptique.

Une mission de médiation mal accueillie

Une nouvelle mission de médiation de l’OUA dirigée
par l’ancien président du Cap Vert Monteiro Mascarenhas, est
déjà à pied d’oeuvre. Son objectif est de tenter
de résoudre la crise politique à Madagascar. Mais la
population malgache l’a accueillie dans la froideur totale. A tel
point que les membres de la délégation de cette
nouvelle mission , en sortant jeudi du palais d’Ambohitsorohitra,
après avoir rencontré Marc Ravalomanana, ont été
conspués par la foule.


Les raisons du désenchantement des habitants d’Antananarivo
sont, d’abord, l’échec de la première mission de
médiation, ensuite « l’entêtement »
de Didier Ratsiraka qui a refusé d’écouter la voix de
la rue, et qui a conduit Marc Ravalomanana à se proclamer
président de la République. Les hommes politiques qui
entourent Marc Ravalomanana actuellement, tout comme les millions de
personnes qui l’ont investi, ne veulent plus entendre parler
d’élection. « Un grand pas » aurait été
déjà effectué lors de l’investiture de Marc
Ravalomanana, et surtout après la prise des ministères
par le nouveau gouvernement. Alors, parler d’une nouvelle élection,
aux yeux du camp Ravalomanana, est tout simplement une aberration.
Pour le nouveau président, qui détient sans conteste,
du moins à Antananarivo, les rênes du pouvoir, si
négociation il doit y avoir, elle doit être axée
sur la sortie de Didier Ratsiraka.


« Les acquis du mouvement populaire ne sont pas
négociables », précise-t-on tout simplement
dans le camp de Marc Ravalomanana, puisque le rapport de force est,
de toute façon , en faveur du maire de la capitale, investi
président de la République. Dans le camp de Didier
Ratsiraka on affiche une certaine volonté de poursuivre le
processus de négociation, et on semble même s’arc-bouter
sur les résultats des discussions, comme ce fut le cas lors de
la première mission de l’OUA, afin de gagner du terrain, et
surtout du temps. Mais aujourd’hui, force est de reconnaître
que le dialogue est au point mort. La délégation de
l’OUA a rencontré les deux principaux concernés mais on
est loin d’un compromis selon des sources officieuses. La délégation
de l’OUA, elle-même, est peu bavarde sur le déroulement
des discussions. Signe avant coureur, sans doute, d’un écueil
à un éventuel compromis. A moins que Didier Ratsiraka
accepte de négocier sa sortie définitive du cercle du
pouvoir.