vendredi , 1 novembre 2024
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Annonçant sa « grande décision » de faire machine arrière et revenir aux accords de Maputo, le président de la HAT pose ses conditions à la communauté internationale. Andry Rajoelina veut diriger le pays en ayant les indispensables aides jusque-là suspendues en raison de la non reconnaissance de son régime de transition de fait.

Application de Maputo I : Andry Rajoelina pose ses préalables à la communauté internationale

Comment l’Union Européenne va-t-elle s’engager, par écrit s’il vous plait, auprès de Andry Rajoelina afin que ce dernier revienne dans l’application des accords de Maputo. La question semble incongrue mais elle est désormais posée. Le jeune président de la HAT accepterait, c’est encore officiellement en conditionnel, à revenir à la négociation. Pour cela, il espère que ses préalables sont acceptés par la communauté internationale qui l’oblige à appliquer les accords de Maputo. 

« Si ces membres de la communauté internationale peuvent nous assurer qu’ils vont aider le peuple malgache durant la transition, on peut revenir aux accords de Maputo ». Celui qui parle au nom du peuple, c’est bien-sûr Andry Rajoelina. Le jeune TGV s’est ravisé après avoir été tenté par le « financement parallèle », essayant de ne pas céder à la pression des bailleurs de fonds trop regardants sur les principes démocratiques.

En clair, Andry Rajoelina veut du donnant-donnant et pose ses conditions. La première parait légitime, indiscutable, une aide à l’organisation des élections. La deuxième est un pari, sommer les bailleurs de fonds à lever toute sanction contre le peuple et la nation malgaches. La troisième est presque un ordre : rétablir les aides prévues comme les 300 millions d’euros de l’Union Européenne pour la construction d’infrastructures et les 180 millions de dollars de la Banque mondiale.

Le voyage forme la jeunesse. Suite à son déplacement à New-York puis à Paris où il a rencontré des membres importants de ce qui compose la grande famille internationale, Andry Rajoelina a décidé de revenir aux accords de Maputo. Se considérant comme étant le premier responsable des 20 millions de malgaches, il déclare agir pour l’intérêt suprême de la nation et appliquer lesdits accords, bref, pareil que lorsqu’il avait pris la décision inverse. « Je ne peux pas faire de vous des otages », dit-il aux malgaches.

Andry Rajoelina justifie ce revirement. « J’ai accepté, j’ai signé », concède-t-il. Il affirme avoir fait preuve de bonne volonté et opéré une ouverture mais cela n’a pas fonctionné. La faute à qui ? Aux trois autres mouvances qui « ont pris une décision le 03 septembre dernier ». Andry Rajoelina a tenté de faire passer une fausse ouverture pour appliquer de manière unilatérale et très personnelle les accords de Maputo. Pas de succès. Les menaces de sanction de la communauté internationale se précisent.

Est-ce que l’attitude de suffisance affichée par Andry Rajoelina au nom de la souveraineté nationale va-t-elle finir par payer. Le président de la HAT essaie de marchander son retour aux négociations, croyant être fort de l’effectivité de son pouvoir. S’il peut obtenir facilement, en une journée, le plébiscite des 27 pays membres de l’Union Européenne, c’est déjà une performance. L’ancien ambassadeur Jean Claude Boidin pourra-t-il concrétiser le souhait de l’ancien maire d’Antananarivo ? Rien n’est moins sûr. Ces préalables posés à la communauté internationale sont-ils une stratégie pour débloquer réellement les aides ou un autre motif pour refuser les négociations ? En tout cas, cela ressemble à un coup de poker.