Seule une poignée de jeunes manifestants avait encore bravé les forces de l’ordre en milieu de semaine dans le centre d’Antananarivo. Depuis l’interdiction de la manifestation sur la place de la démocratie, les meneurs du mouvement des légalistes ont invité les manifestants à « ne pas affronter » les forces de sécurité. Mais les manifestants qui n’ont pas apprécié la présence des militaires à l’entrée de la place de la démocratie ont réagi autrement. Il a fallu une semaine après l’appel des meneurs pour qu’un calme relatif règne dans le centre de la capitale.
La répression a fait au moins quatre morts répertoriés et une soixantaine de blessés durant une semaine. La fin des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ne signifie toutefois pas fin de la répression. Les militaires fidèles à la Haute Autorité de la Transition procèdent, à tour de bras, à des interpellations musclées de supposés partisans de Marc Ravalomanana. Les interventions s’effectuent à travers la Commission nationale mixte d’enquête (CNME), une sorte de « gestapo » qui part à la chasse des collaborateurs du président Ravalomanana.
Les militaires de la CNME a récemment arrêté le directeur de la sécurité de la Haute Cour Constitutionnelle reproché d’être de mèche avec les légalistes qui exigent toujours le retour de Marc Ravalomanana au pouvoir. Ils sont actuellement à la recherche du général Raoelina, ancien Directeur de la sécurité présidentielle. D’autres prétendus partisans de Ravalomanana sont également dans le collimateur de la CNME. Deux officiers de l’armée et de la gendarmerie conduisent généralement les missions de la cellule d’arrestation de la CNME : le commandant Charles Andrianasoavina et le commandant Lilyson René, deux hommes qui figuraient déjà parmi les premiers mutins à l’origine de la prise de pouvoir par Andry Rajoelina.