dimanche , 27 avril 2025
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Les acteurs majeurs de la crise politique à Madagascar s’échinent à défendre leur cause respective sur le plan international. L’attention se focalise désormais sur la rencontre d’Addis Abeba qui devrait se pencher plus particulièrement sur la crise malgache.

Bataille diplomatique à Addis Abeba

L’Union Africaine se retrousse les manches afin de trouver une issue à la lutte de pouvoir dans la Grande Ile. Une réunion extraordinaire, programmée au siège de l’organisation à Addis Abeba, la capitale de l’Ethiopie,  du 30 avril au 1er mai, se penchera sur la crise politique malgache. Lors de la rencontre, le camp de Andry Rajoelina et celui de Marc Ravalomanana vont déployer des efforts particuliers pour avoir gain de cause aux yeux de l’Union Africaine.

Le ministre des Affaires étrangères de la Haute Autorité de la Transition, Ny Hasina Andriamanjato, se trouve déjà dans la capitale éthiopienne pour y rencontrer les dignitaires de l’organisation africaine. De même, Elyette Rasendratsirofo, ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Manandafy Rakotonirina pour le camp de Marc Ravalomanana est également attendue sur place. Selon Le Premier ministre des légalistes qui soutiennent le retour de Marc Ravalomanana  au pouvoir, la délégation sera composée du président Ravalomanana en personne, du président du Sénat Yvan Randrianasandratriniony, de la ministre des Affaires étrangères et de quelques techniciens.
Les deux camps opposés dans la crise politique sont tous confiants. Pour le Premier ministre Manandafy Rakotonirina, ce sera une occasion de persuader l’Union Africaine sur la nécessité de soutenir de manière plus engagée le gouvernement « légal » à Madagascar. Manandafy a évoqué, par exemple, la nécessité d’une éventuelle intervention militaire de l’Union Africaine pour restaurer la paix dans la Grande Ile.  Pour sa part, l’équipe de Ny Hasina Andriamanjato s’efforce de convaincre les pays africains à accepter de collaborer avec la Haute Autorité de la Transition mise en place après la prise de pouvoir par Andry Rajoelina. L’Union africaine a en effet refusé de reconnaître les nouvelles autorités de fait dans la Grande Ile, en dénonçant un changement de pouvoir « inconstitutionnel ». La communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) a, tout comme l’ensemble de la communauté internationale, adopté la même position.

Après une rencontre récente avec une délégation de la SADC à Antananarivo, Ny Hasina Andriamanjato s’affiche toutefois plus confiant. La tâche est malgré tout immense pour la Haute Autorité de la Transition. D’autant qu’elle ne s’est pas manifestée jusqu’à présent sur la nécessité de procéder à une élection présidentielle le plus tôt possible, comme l’exige la communauté internationale.