dimanche , 27 avril 2025
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Ihanta Randrimandranto, leader du mouvement de femmes qui militent pour le retour à l’ordre constitutionnel, s’est insurgée contre l’arrestation et le traitement infligé à son mari, Ralitera Randrianandraina, responsable de la sécurité auprès de la Haute Cour constitutionnelle.

Ihanta Randriamandranto dénonce la pression politique par les militaires

L’énième opération des militaires du CAPSAT mené par l’incontournable Commandant Charles, Andrianasovina de son nom, cacherait un motif purement politique. Ihanta Randriamandranto, l’un des chefs de file du mouvement légaliste et pro-Ravalomanana en est convaincue. Pour elle, l’arrestation de son mari est une forme de pression déguisée à son encontre et sur la Haute Cour Constitutionnelle.

Ralitera Randrianandraina est un « civil » recruté pour assumer la fonction de responsable de la sécurité mais aussi des relations avec les institutions auprès de la Haute Cour Constitutionnelle. En étant le mari de l’une des grandes figures de l’opposition au régime de la transition, il a été soupçonné d’être derrière des actes qualifiés de « terroristes » par les forces de l’ordre. Ihanta Randriamandranto dénonce une machination.

« On lui a assigné sept chefs d’inculpation », s’insurge le leader des femmes légalistes, affirmant que l’on veut faire de son époux un bouc émissaire qui endosserait la responsabilité de tous les événements tragiques durant de la crise politique dont la mort d’une bouquiniste à Ambohijatovo et la fusillade du 07 février 2009 à Ambohitsorohitra. « On ne peut pas étouffer la vérité » lance-t-elle, convaincue de l’innocence de son mari.

hanta Randriamandranto dénonce la brutalité avec laquelle son mari a été traité lors de son arrestation par le détachement militaire dirigé par le commandant Charles. « On l’a battu, on l’a fait ramper sur 200 m » s’indigne-t-elle. Elle craint l’état de santé de son mari hypertendu et qui est sous médicament à vie.

« Ce n’est pas le commandant Charles qui fait la loi » s’insurge celle qui est secrétaire générale du parti Teza. L’officier du Capsat est non seulement l’homme de main du régime de la transition, mais aussi un accusateur qui trouve toujours des soupçons et des inculpations contre les opposants légalistes. Ihanta Randriamandranto de souligner que son mari est « le responsable de la sécurité de la seule institution légale  à Madagascar », affirmant qu’aujourd’hui « c’est à cette institution que l’on s’attaque ». L’opération du CAPSAT, sous couvert de la Commission nationale mixte d’enquête ou CNME a eu lieu après l’avis réservé de la HCC sur le caractère légal du régime de la transition.

Ralitera Randrianandraina n’est pas un officier de l’armée, comme on pourrait le croire. Sa formation militaire est très particulière car il a été légionnaire. Lundi 27 avril, les hommes du CAPSAT menés par le commandant Charles ont pris d’assaut la Haute Cour Constitutionnelle pour procéder à l’arrestation du responsable de la sécurité ainsi que de trois militaires en fonction auprès de cette institution.

Des armes ont été saisies, dont une quinzaine de kalachnikov, quelques pistolets et des munitions. La présence d’un tel arsenal auprès du bureau d’un responsable de sécurité d’une institution n’étonne pas forcément. Dans le domicile de l’ex-légionnaire à Ivato, ont été retrouvées quelques armes dont un fusil d’assaut et un sabre de samouraï. Il y avait aussi des tracts anti-HAT. Des supports de communication dont la propagation est plus que normale quand la liberté d’expression et de réunion en public ou dans les médias est étouffée.