Les différentes consultations sont en cours. Le nouveau gouvernement des «légalistes» verra bientôt le jour. Des noms de probables ministres sont même cités par la presse locale. Menacé par les autorités de Transition, Manandafy Rakotonirina est toutefois contraint d’agir dans la discrétion totale. La mise en place d’un gouvernement devrait lui permettre de mieux gérer la situation de crise actuelle et d’asseoir progressivement son autorité.
Nommé Premier ministre par Marc Ravalomanana, en exil dans la partie Sud de l’Afrique, Manandafy Rakotonirina a accepté de créer un gouvernement d’ouverture malgré la prise de pouvoir par Andry Rajoelina, soutenu par des mutins de l’armée, en mi-mars dernier.
Persuadé qu’il dirigera un gouvernement légitime, étant donné que celui qui l’a nommé est en cours de mandat présidentiel après une élection reconnue « démocratique » en fin 2006, Manandafy ne mâche pas ses mots pour vilipender la Haute Autorité de Transition dirigée par Andry Rajoelina et son Premier ministre, Monja Roindefo. Il a qualifié l’équipe de la transition d’Etat de « voyou » qu’il faudra « chasser » du pouvoir.
Le futur gouvernement dirigé par Manandafy Rakotonirina sera ouvert à toutes les entités politiques qui désirent contribuer au retour à l’ordre constitutionnel dans la Grande Ile. Le choix du Premier ministre en personne constitue une volonté d’ouverture de la part de Marc Ravalomanana. En effet, Manandafy Rakotonirina n’est pas membre du parti TIM, fondé par Ravalomanana. Président fondateur du parti MFM, Manandafy avait malgré tout affiché une certaine volonté de collaborer avec Marc Ravalomanana depuis 2002 en raison notamment d’une vision commune sur la politique de développement à mettre en œuvre à Madagascar.
Depuis plus d’une décennie, le MFM de Manandafy a préconisé la mise en place des régions, la politique de désenclavement des zones de production, la promotion du secteur primaire et la diversification des partenaires étrangers de Madagascar. Des politiques mises en œuvre par Marc Ravalomanana depuis son avènement au pouvoir en 2002.